Coronavirus covid-19 : comment l'épidémie a boosté l'activité de certaines entreprises de l'Yonne ?

Se réinventer, pour se relancer. Avec le confinement, beaucoup d'entreprises souffrent d'une lourde chute d’activité depuis le mois de mars. Dans l'Yonne, elles sont plusieurs à avoir fait preuve d'innovation pour trouver des solutions et lancer de nouveaux produits face à la crise sanitaire. 

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"On ne s'attendait pas à un tel succès !" Aujourd'hui, l'entreprise TPMS Metal dirigée par Fernando Dias Goncalves est en train de se refaire une santé. Spécialisée à la base dans la découpe de métaux, l'entreprise basée à Montholon dans l'Yonne tente de sortir la tête de l'eau grâce à la commercialisation de bornes de désinfection sans contact qu'elle commercialise depuis 15 jours et de parois de protection. 

Avec ces produits, Fernando Dias Goncalves a retrouvé le sourire car depuis le début du confinement, l'entreprise vit une période compliquée. "Près de 80% de nos clients sont fermés donc on a cherché à faire autre chose". 

Un succès immédiat

Pour se relancer, Fernando Dias Goncalves a donc eu une idée. "Une nuit, j'ai pensé à créer une borne. Le lendemain, j'ai fait un croquis puis je l'ai envoyé au bureau d'étude. On a réalisé un prototype puis lancé une série. Après avoir partagé des photos sur les réseaux sociaux, le succès a été immédiat". 

Depuis le lancement de la production des bornes, les commandes ne cessent d'affluer. En seulement 15 jours, le directeur se réjouit d'en avoir vendu plusieurs milliers de bornes
 
Ses clients ? Les restaurants, les mairies, les hôpitaux, les boulangeries, les maisons de retraite, les établissements scolaires. "Depuis qu'on a créé notre site boutique la semaine dernière, tous les jours il y a des commandes qui tombent et des coups de téléphone de la France entière."

Le succès s'étend au-delà de la métropole puisque l'entreprise a déjà vendu 250 bornes en Guadeloupe et une centaine sur l'Ile de la Réunion. 

Un produit simple et pas cher


Cette borne métallique est simple à produire et se veut simple à l'utilisation. Pour le directeur, "il fallait réfléchir à un produit simple sans SAV à faire". La borne peut accueillir des bidons de gel hydroalcoolique de plusieurs contenances (de 125 ml à 5 litre) grâce notamment à un plateau réglable. Elle dispose d'un compartiment réglable, d'un porte-affichette de taille A4, d'une poubelle amovible pour les gants et les masques et même d'une broche pour accrocher les sacs. Et l'avantage principal, tout se fait sans contact avec les mains à l'aide d'une pédale en inox à actionner avec le pied. 

On est les moins chers de France
Fernando Dias Goncalves


"On dispose d'une gamme de 12 couleurs, on a une capacité de production de 500 à 1000 bornes par jour et on est les moins chers de France, c'est ce qui explique notre succès". L'entreprise travaille en flux tendu depuis la commercialisation de ce produit. "On va essayer d’avoir 2000 ou 3000 bornes en stock mais on n’est encore loin du compte." 

Des créations d'emplois à la clé


Pour Fernando Dias Goncalves, "c'est un produit qu'on va continuer à utiliser pendant longtemps." Une fois que tous les clients de l'entreprise pourront repartir au travail, le directeur envisage d'embaucher du monde pour pouvoir continuer l'activité de production des bornes et des paroies. 

Des masques végétaux et écolos 100% made in Yonne

A Lézinnes, dans l'Yonne, l'entreprise GéoChanvre spécialisée à la base dans la fabrication de rouleaux de paillage à base de chanvre bio pour les agriculteurs, s'est elle aussi mobilisée durant cette crise.

Dès le début du confinement, elle a décidé de lancer dans la fabrication de masques écologiques réalisés en fibre naturelle et qui présentent l'avantage d'être biocompostables. Le masque dispose d'un feutre filtrant 100% végétal en chanvre à l'extérieur. 
 


Une efficacité prouvée


"On a été l'une des toutes premières entreprises à avoir été référencées par l'Etat pour les masques UNS 2" explique Sandrine Boudier, en charge de la communication de l'entreprise. "Leur efficacité a été validée par la direction générale des armements qui est venue réaliser des tests début avril. Cela nous a permis d'être présent au moment où il n'y avait de masques de disponible. On a donc développé un système pour produire des masques rapidement." 

On a produit plus d'un million de masques au jour d' aujourd'hui. 
Sandrine Boudier, responsable communication Géochanvre


Depuis, l'entreprise n'a pas arrêté de développer cette activité et d'augmenter sa capacité de production sur son site en investissant dans des machines de découpe laser et en embauchant 3 personnes de plus dans l'équipe. Elle est aujourd'hui en capacité de produire 250 000 masques par semaine. 

"On a produit plus d'un million de masque au jour d'aujourd'hui. Et cela nous a permis de conforter l'activité sur le site. On a pu proposer également du travail à des gens locaux," déclare avec fierté Sandrine Boudier. "On est fier du produit que l'on propose et de la dynamique de l'entreprise de pouvoir maintenir des emplois sur le territoire. Cela montre l'agilité de nos entreprises et le savoir-faire français. Cela montre qu'il y aussi des dynamiques dans nos territoires ruraux." 

Parmi les clients de l'entreprises, des collectivités, des services de l'état et beaucoup de petites et moyennes entreprises qui se sont préparées pour le déconfinement. 
 

Des masques barrières grand public et économiques


Cependant, ces masques ne peuvent servir aux personnels soignants mais présentent de bonnes performances de filtration. "On est sur des masques qui sont conformes à la catégorie UNS2. Ils ont un niveau de filtration de 89% mesurée par la DGA" nous explique Sandrine Boudier. "On est sur un masque grand public destiné aux particuliers, aux salariés d'entreprises ou aux agents de collectivité". 

En plus d'être local et écologique, ce masque se veut aussi économique. L'entreprise a décidé de créer une boutique en ligne ouverte aussi aux particuliers. "On vend au minimum des kits de 50 masques. Les masques sont vendues à 1 euro l'unité. On est sur un masque grand public mais masque barrière."  

Même si avec le déconfinement et l'arrivée des masques "made in china", l'activité s'est un peu essouflée, Sandrine Boudier espère qu'avec la problématique des déchets que pose aujourd'hui les masques en plastique, "les comportements vont changer. Il faut qu'on reste dans cette dynamique là. Les gens devraient rester vigilants au made in France et aux produits écologiques." 

Frédéric Roure, directeur de l'entreprise, dénonce "'l'hyprocrisie monstrueuse du gouvernement. On a dit qu'on allait favoriser le made in local. L'Etat devrait verrouiller les achats faits en Chine mais ils le font comme tout le monde". Lui aimerait qu'il y ait une véritable traçabilité des masques chirugicaux produits en Chine. "On parle de l'après-confinement, toute l'industrie textile s'est impliquée, mais on nous a dit que ce n'est pas rentable en France." 

Un robot à ultra violets pour éliminer le Covid-19


Dans le Sénonais, Ned Cekic a lui décidé de se lancer dans la robotique collaborative en fondant en janvier une nouvelle start-up Need robotics. Une nouvelle aventure qui a pris une autre tournure avec l'arrivée du Covid-19. 

A la base, cet ingénieur voulait se lancer dans des projets pour des industriels  puis l'opportunité de distribuer un robot portable comme solution de lutte contre le coronavirus s'est présentée. 

"Avec cette crise, on ne pouvait pas avoir un seul domaine d'activité", explique Ned Cekic, "et aujourd'hui, la robotique ouvre de belles perspectives dans le domaine médical." 
 


Il détruit 99% des bactéries et des microbes 


L'arrivée du coronavirus a donc nourri le projet de proposer les services d'un robot portable destinée à désinfecter des locaux les surfaces et l'air grâce aux rayons ultaviolets de type C. "Aujourd'hui, il est destructeur jusqu'à 99% des bactéries quelque soit le virus ou les microbes et il est efficace contre le covid. Il est une arme contre le covid parmi tant d'autres." 

Si il existait déjà des robots fixes, Ned Cekic a apporté une solution mobile. "Nous ce qu'on a apporté, on l'a automatisé. On va commander la chambre ou la pièce dans laquelle il doit aller. Il va aller désinfecter la chambre en suivant un protocole. La seule chose à faire, c'est lui ouvrir et fermer la porte". 
 

Un essai à la clinique de Sens prévu le 10 juin


Pour ce projet, Ned Cekic collabore avec l'entreprise Aked. Les robots portables sont conçus en Suède. Lui assure la promotion, la prise en main et l'installation dans les entreprises. Un essai dans la clinique Paul Picquet de Sens est prévu le 10 juin prochain. Il espère convaincre des représentants de cliniques privés de l'utilité de cette technologie.

C'est le covid qui a tout déclenché, qui va tout accélerer.
Ned Cekic 


"C'est le covid qui a tout déclenché, qui va tout accélérer. Tous les pays comment à prendre conscience de l'utilité de cette technologie." Les robots UVC se veulent efficace et rapide. "En 15 minutes, on restitue les locaux désinfectés et le sytèmede programmtion de la machine permet d'avoir une traçabilité de la désinfection". 

2000 robots commandés dans le monde, 12 en France


Depuis le début de l'épidémie, ces robots connaissent un certain succès. "Près de 2000 robots ont été commandés et déployés dans différents pays pour lutter contre le coronavirus," explique Ned Cekic. "En Chine, en Italie ou encore en Espagne. Douze robots ont été commandés en France, principalement par des hôpitaux."

Un robot à 100 000 euros 

Si son coût d'achat est de 100 000 euros, la start-up sénonaise a mis en place un service de location fixé à 3000 euros par mois. 

"Tout notre combat aujourd'hui, c'est de faire connaitre cette technologie", explique Ned Cekic. "Beaucoup de cliniques ont compris son intérêt. Des entreprises sont prêtes à investir et mettre des moyens pour protéger leurs salariés et les faire travailler dans un environnement sain". 

Des robots pour prendre la température


Ned Cekic continue de développer d'autres solutions pour aider les entreprises à lutter efficacement contre la propagation du virus. 

"On est en train de monter un robot de contrôle des températures pour les entreprises car cela va perdurer. Il faut trouver le moyen de rassurer les gens. Là, l'idée c'est de mettre un robot fixe qui le fait tous les matins et reconnait l'utilisateur pour éviter au salarié de prendre le risque de le faire."
 
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