Dans l'Yonne, l'Ehpad de Saint-Agnan "définitivement suspendu", six mois après une alerte pour "graves dysfonctionnements"

Suspendu temporairement pour six mois en mai dernier, l'Ehpad de Saint-Agnan, près de Villeneuve-la-Guyard (Yonne) n'a pas corrigé les nombreux manquements pointés par l'ARS. Ses activités sont désormais "définitivement suspendues".

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L'Ehpad Flore de Saint-Agnan ne rouvrira pas ses portes. Le nouveau directeur de l'Agence régionale de santé de Bourgogne-Franche-Comté, Jean-Jacques Coiplet, indique ce jeudi 1er décembre que les activités de cet établissement, propriété du groupe Bridge, viennent d'être "définitivement suspendues" au vu de la situation constatée sur place. 

La moitié des résidents ne mangeait pas à sa faim

Cet Ehpad situé au nord de l'Yonne, près de Villeneuve-la-Guyard, avait été suspendu "en urgence" le 18 mai dernier à cause de "graves dysfonctionnements" notés à la suite d'une inspection de l'ARS. "L'ensemble de ces dysfonctionnements met gravement et immédiatement en danger la santé, la sécurité et le bien-être des personnes accueillies", indiquait l'ARS à l'époque.

Dans le détail, d'après le rapport d'inspection complet que France 3 s'était procuré, des dizaines de manquements avaient été pointés du doigt : outre le manque de personnel et la surpopulation (39 résidents pour 33 places), plus de la moitié des résidents souffraient de dénutrition. Le téléphone ne fonctionnait pas, privant le personnel "de moyens de recevoir l'appel d'un malade ou d'émettre une demande d'aide en cas d'urgence". Faute de médecins, des aides-soignantes se chargeaient de donner les médicaments, alors qu'elles n'étaient pas habilitées à le faire. Le jour de l'inspection, il n'y avait que trois serviettes de toilettes à partager entre 12 résidents. L'ARS concluait à "une importante carence de gouvernance, une absence totale de gestion des risques et de graves défaillances dans la prise en charge et l'accompagnement des résidents".

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Une concertation pour décider ce qui adviendra du bâtiment

Les résidents de l'Ehpad avaient été transférés ailleurs et l'établissement avait six mois pour se mettre en conformité.

Mais à l'issue de ce délai, "les conditions n'étaient toujours pas réunies", indique l'ARS ce jeudi, "ce qui a conduit à prononcer la suspension définitive de cet établissement". Désormais, une réunion doit avoir lieu avec l'ARS, le conseil départemental et les élus locaux pour "adapter ensemble l'offre" qui remplacera les activités de l'établissement. 

Une autre alerte dans un Ehpad de Luzy, dans la Nièvre

En Bourgogne, un autre établissement est actuellement sous le coup d'une sanction : l'Ehpad de Luzy, au sud de la Nièvre, à la limite de la Saône-et-Loire. Depuis le 18 novembre, "nous avons nommé deux administrateurs provisoires pour une durée de quatre mois car il y a quelques éléments à remettre sur les rails", précise l'ARS. 

Autre dossier suivi récemment, celui de la clinique du Petit Pien à Monéteau dans l'Yonne : fermée en juillet 2022 à cause de nombreux dysfonctionnements, la clinique a réussi, contrairement à l'Ehpad de Saint-Agnan, à redresser la barre. Fin octobre, l'établissement a été autorisé à reprendre "partiellement" son activité. À l'heure actuelle, seul le service d'hospitalisation de jour reste suspendu "car des travaux doivent être réalisés".

La fermeture définitive d'un établissement reste "une situation exceptionnelle", note l'ARS. À l'échelle de toute la région Bourgogne-Franche-Comté, on compte plus de 400 Ehpad qui doivent tous être inspectés d'ici deux ans. Cette année, 35 établissements ont été contrôlés par l'ARS et l'objectif est d'en avoir vérifié 40 d'ici à la fin décembre.

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