Guerre en Ukraine : une habitante de l’Yonne, d'origine ukrainienne, témoigne de la situation sur place

Quelques heures après l’invasion de l’Ukraine par les forces armées de Poutine, l’ancienne maire de Lapostolle dans l’Yonne, d’origine ukrainienne, témoigne. Sous le choc, elle décrit la surprise et la panique du peuple Ukrainien.

" Ma belle-fille est partie en pleurant ce matin au travail ". C’est l’un des premières phrases recueillies par notre journaliste ce matin devant le domicile de l’ancienne maire de Lapostolle dans l’Yonne. Oskana Onis, est née en France de parents Ukrainiens. Sa famille, notamment sa belle-fille habite toujours en Ukraine, et vit depuis quelques heures, les premiers instants d’une guerre qui a réveillé avec stupeur tout un peuple.

Ma belle-fille est partie en pleurant ce matin au travail

Oskana Onis

Sous le choc, elle n’ouvrira pas sa porte, nous recueillons son témoignage par téléphone. "Aujourd’hui ça explose de partout. En Ukraine, on dit aux gens qu’il ne faut pas avoir peur, de ne pas paniquer. Mais en ce moment, il y a des jeunes qui meurent pour la défense de leur territoire."

Chez Oskana Onis, la radio est constamment allumée, tout comme la télévision, sur la chaîne d’info ukrainienne. " Le président vient de parler. Il a dit surtout restez sur place, ne sortez pas, n’encombrez pas les routes. Ils font un appel pour le don du sang parce qu’il y a des blessés et des morts. " Malgré son inquiétude, elle tente de limiter ses contacts avec sa famille sur place. "Il ne faut pas encombrer les lignes. Il faut éviter d’appeler, ils ont besoin de la communication."

Très émue, Oskana Onis déplore un conflit que nous aurions dû voir venir. " Ça fait huit ans que les Ukrainiens meurent. Des soldats qui protègent le pays. Ça fait huit ans, mais on ne parlait pas de l’Ukraine, on ne connaissait pas. Moi, je le faisais savoir à tout le monde. On aurait pu en parler mieux."

Aujourd’hui ça explose de partout. En Ukraine, on dit aux gens qu’il ne faut pas avoir peur, de ne pas paniquer.

Oskana Onis

Un conflit qui s’est soldé en guerre, à la stupeur générale, et qui selon Oskana Onis fait le malheur des peuples des côtés de la frontière. "Je suis humaine, le peuple doit être respecté, qu’importe la nationalité. Je ne sais pas ce qui prend au Kremlin, parce que les Russes aussi souffrent. J’ai vu hier à la télé ukrainienne, un grand drapeau ukrainien étalé à Saint-Pétersbourg avec écrit « non à la guerre »".

CE QU'IL FAUT SAVOIR

Vladimir Poutine a annoncé le lancement d’une opération militaire en Ukraine dans la nuit de mercredi à jeudi (4 h du matin en France). Le Kremlin a indiqué ce jeudi 24 février que l'opération militaire contre l'Ukraine durerait le temps nécessaire, en fonction de ses "résultats" et sa "pertinence".

Vladimir Poutine a affirmé que l’opération avait pour but la démilitarisation de l’Ukraine et l'élimination des "nazis" qui selon lui se trouvent dans le pays.

Des frappes aériennes et terrestres

Vers 4 h 30, une série d’explosions suite à des frappes aériennes ont été entendues à Kiev, la capitale, à Kramatorsk, ville de l’est qui sert de quartier général à l’armée ukrainienne, à Kharkiv (est), deuxième ville du pays, et à Odessa (sud), au bord de la mer Noire. Des forces terrestres sont entrées sur le territoire ukrainien depuis le nord, l’est et le sud du pays, selon les gardes-frontières qui ont fait état de plusieurs décès. Un avion militaire ukrainien s’est écrasé cette après-midi près de Kiev avec 14 personnes à bord.

Suite à ces attaques, le président ukrainien a appelé ses citoyens à se battre. « Nous distribuons et distribuerons des armes à toutes celles et ceux qui veulent défendre notre pays et sa souveraineté », a déclaré Volodymyr Zelensky.

La fuite vers l’ouest

À Kiev, et dans les autres villes frappées, la stupeur a fait place à la panique. En pleine nuit, les habitants ont pris la fuite, chargeant leurs voitures des affaires essentielles. Le trafic sur les grands axes autour de Kiev était alors similaire à celui des heures de pointe formant un immense couloir, se dirigeant à l’extérieur de la ville. Tous se dirigent vers l’ouest, en direction de la campagne, le plus loin possible de la frontière russe située à 400 km.

À Kiev, le métro s’est également rempli d’hommes et de femmes, munies de valises et de sac à dos, quittant la ville.

Condamnation unanime d'un acte de guerre

L’OTAN a annoncé ce jeudi 24 février, déployer "des forces terrestres et aériennes défensives (...) ainsi que des moyens maritimes supplémentaires" dans les pays de l'Est de l'Alliance. "Nos mesures sont et restent préventives, proportionnées et non-progressives", précise l'organisation.

Le chancelier allemand s’est adressé à la presse en déclarant que l’invasion russe de l’Ukraine « met en danger la vie d’innombrables innocents » et « remet en cause la paix » en Europe. « Le président russe enfreint une fois de plus de manière flagrante le droit international », a dénoncé Olaf Scholz.

Le chef de l’Etat s’est adressé aux Français ce midi dans une allocation à la télévision, suite à conseil de défense. Emmanuel Macron a annoncé des sanctions coordonnées contre la Russie. Il a évoqué des sanctions économiques mais aussi militaires.

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