Face à la crise énergétique et l'inflation galopante, le département de l'Yonne a fait le choix d'augmenter le coût des repas à la cantine des collèges pour les élèves. Une décision déjà prise pour les lycées par la région, défendue par la majorité mais fustigée par l'opposition.
C'est officiel : les collégiens de l'Yonne vont payer plus cher leurs repas à la cantine. Une hausse de 5% a été votée par le conseil départemental, vendredi 23 septembre. Le tarif, qui n'avait pas augmenté depuis 2020, passera donc de 3,82 à 4 euros à compter de janvier 2023.
"L'augmentation ne couvre pas la hausse actuelle des denrées alimentaires, qui est de plus de 8%.", indique Mathieu Pasquet, directeur du cabinet du président du conseil départemental. "Par ailleurs, le coût réel d'un repas est de 8,50 euros et environ 25% de nos collégiens bénéficient d'un tarif réduit grâce à une aide du Département." Concrètement, cela signifie que les familles concernées paient entre 50 centimes et 2,50 euros le repas.
"Ce n'est pas aux Français de payer systématiquement les erreurs de ceux qui nous gouvernent"
Mais dans un contexte d'envolée générale des prix et de crise énergétique, la hausse des tarifs des repas à la cantine ne passe pas dans l'opposition. Invité ce dimanche 25 septembre sur le plateau de France 3 Bourgogne pour l'émission Dimanche en politique, le conseiller régional (RN) Olivier Damien a fustigé les décisions des collectivités. "Nous considérons que ce n'est pas aux Français de payer systématiquement les erreurs et les errements de ceux qui nous gouvernent", a-t-il affirmé. "On aurait pu éviter cette augmentation, ou au moins l'anticiper."
"C'est à tout le monde de faire de trouver des articulations pour faire des efforts, pas seulement à l'État", a justifié de son côté Denis Thuriot, maire (Renaissance) de Nevers. "À Nevers, j'ai réussi à ne pas augmenter les tarifs pour cette année. Mais ça ne durera pas si on s'inscrit toujours dans des hausses des produits alimentaires." Pour rappel, les écoles primaires dépendent des communes, les collèges des départements et les lycées de la région. Chacune de ces collectivités gère donc les tarifs indépendamment.
Les tarifs sont très bas. Quand on sait ce que paie en moyenne un enfant en cantine scolaire en France, je pense que c'est très raisonnable par rapport à d'autres pays.
Denis Thuriot, maire (Renaissance) de Nevers
Une méthode également défendue par Jean-Claude Lagrange, maire (PS) de Sanvignes-les-Mines et conseiller régional dans le groupe majoritaire. "Ma majorité a accepté d'augmenter de 25 centimes le repas, ce qui fait un repas à 3,75€", a-t-il développé. "Je pense que c'est une sensibilisation au fait que l'effort doit être collectif."
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Une hausse du coût de la cantine dans les lycées avait déjà été annoncée fin août par Marie-Guite Dufay, présidente de la région Bourgogne-Franche-Comté. Là aussi, les familles devront débourser 5% de plus dès le début d'année prochaine, soit environ 16 centimes par repas.