Ce vendredi 10 mars, la préfecture de l'Yonne annonce avoir placé le département en vigilance sécheresse. Les autorités invitent les Icaunais à réduire leur consommation d'eau.
Le préfet a décidé de placer le département de l’Yonne en vigilance sécheresse dans la mesure où des seuils d’alerte sont susceptibles d’être franchis. Pour l'instant, aucune restriction n'est annoncée mais la préfecture veut "informer et sensibiliser les élus, les usagers concernés et l’ensemble de la population de la situation actuelle de la ressource en eau."
La situation semble déjà préoccupante alors que le mois de mars vient seulement de commencer. La faute à d'importants épisodes de sécheresse ces dernières semaines. "Le préfet invite dès à présent les usagers à effectuer des économies d’eau et à réduire leur consommation, pour les particuliers par exemple en limitant les arrosages de pelouses, le lavage des véhicules ou en réutilisant l’eau de pluie."
Des niveaux plus inquiétants qu'en 2022
Comme d'autres départements, l'Yonne a été victime d'une sécheresse particulièrement intense en 2022, de par sa précocité et sa longévité. 2023 est synonyme de nouveau record avec une alerte à la mi-mars, soit deux mois plus tôt que l'année dernière. "L’absence de pluies efficaces depuis fin janvier 2023 n’a pas permis une recharge suffisante des nappes souterraines, déjà fortement impactées depuis fin 2021."
La préfecture annonce que "ce début d’année 2023 est plus sec que ses prédécesseurs. La majorité des piézomètres affichent des niveaux plus bas qu’en 2022, 2021 et 2020. Ces niveaux restent cependant encore au-dessus des minima historiques, et varient en fonction des piézomètres étudiés."
Les débits des cours d'eau sont également impactés. Selon la préfecture, ils sont plus faibles par rapport aux trois derniers hivers précédents. "Les barrages utiles pour le soutien d’étiage, comme celui de Pannecière sur l’Yonne amont, n’ont pas atteint à ce stade leur objectif de remplissage."
Des restrictions dans les prochaines semaines ?
Toutefois, la préfecture n'est pas fataliste. Des précipitations moyennes durant le mois de mars pourraient suffire pour une partie des cours d'eau et leurs nappes d'accompagnement. Cependant, les nappes profondes et les cours d'eau en lien avec les nappes de la craie ont besoin de fortes précipitations qui durent dans le temps pour atteindre des niveaux corrects.
Une nouvelle réunion se déroulera le mardi 14 mars pour faire le point sur la situation. Il n'est pas exclu de voir apparaître des restrictions d'eau dans les jours ou semaines à venir. En attendant, "les usagers doivent dès à présent adapter leurs comportements vis-à-vis de leur ressource d'eau, car ces épisodes de sécheresse auront vocation à être réguliers et de plus en plus précoces."
En France, cette situation est inédite. En ce début de mois de mars 2023, 80% des nappes souterraines sont à des niveaux inférieurs à la normale selon le bureau de recherches géologiques et minières (BRGM).