Maltraitance animale : 105 chevaux saisis dans l'Yonne après 13 années de procédure

La direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations, aidée par la gendarmerie et les services vétérinaires, est en cours d'intervention, ce mardi 3 novembre, dans un élevage situé sur la commune de Vézelay, dans l'Yonne. 105 chevaux ont été saisis.

Société
De la vie quotidienne aux grands enjeux, découvrez les sujets qui font la société locale, comme la justice, l’éducation, la santé et la famille.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "Société". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

Entassés dans un champ trop petit, pentu, sans abris pour se protéger du froid et de la chaleur, et avec de la paille pour seule nourriture..  des conditions de vie déplorables qu'ont affrontées pendant plus de dix ans une centaine de chevaux d’un élevage de Vézelay, dans l'Yonne. 

Selon nos informations, ce mardi 3 novembre, la direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations (DDCSPP), les forces de gendarmerie, les services vétérinaires et des membres de refuges pour animaux interviennent dans cet élevage pour saisir et déplacer les équidés. 

Selon les associations de protection animale, cette intervention a lieu à la suite de manquements graves en matière de protection animale constatés dès 2007. 

Les services vétérinaires de la Direction Départementale de la Cohésion Sociale et de la Protection des populations (DDCSPP) ont suivi dès 2007 la situation de chevaux de Saint-Père sous vézelay détenus par 12 copropriétaires. 

Selon la préfecture, les constats établis par la DDCSPP sont que 105 chevaux issus d'une reproduction anarchique, vivent dazns un champ trop petit, pentu, sans abris pour se protéger des aléas climatiques
 
Les 105 chevaux ont été confiés à trois associations dont le zoo refuge de la Tanière situé près de Chartres, la fondation Brigitte Bardotet la société protectrice des animaux (SPA). Ils vont être déplacés vers les structures d’accueil de ces associations.

L'aboutissement de 13 années de procédure

En juin 2019, les douze propriétaires de ces chevaux ont été condamnés par le tribunal correctionnel d'Auxerre pour des mauvais traitements sur un troupeau de 150 chevaux. Ces infractions ont été commises à Vézelay mais aussi à la Roche-en-Brenil, en Côte-d’Or.

Ces douze personnes étaient dans le viseur des services sanitaires depuis plus de 12 ans. Cette condamnation concernait des faits datant de 2018 mais les premiers rapports alarmants sur ces éleveurs remontent à 2007. Selon plusieurs associations de défense des animaux, ces maltraitances se déroulaient sur fond de dérive sectaire. 
 


En juin 2019, le tribunal a accordé aux propriétaires quelques mois pour se séparer des animaux mais ils ont à chaque fois fait appel de la décision. La décision du tribunal correctionnel d'Auxerre a finalement été confirmé par la Cour d'appel de Paris en novembre 2019. Mais problème, personne n'a trouvé de structure pour accueillir les 150 animaux jusqu'à aujourd'hui.
 

"C'est l’aboutissement de 13 années de procédure et d’intervention des associations pour trouver une solution afin de mettre fin au calvaire de ces chevaux"

Patrick Sacco, président de l'association "Respectons"



Les recherches ont permis de trouver trois points de chute différents pour la totalité des animaux. Une trentaine d'étalons vont prendre la direction du zoo refuge de la Tanière tandis que les juments et les poulains seront pris en charge dès demain par la fondation Brigitte Bardot. 

Pour Patrick Sacco, président de l'association Respectons, "c'est l’aboutissement de 13 années de procédure et d’intervention des associations pour trouver une solution afin de mettre fin au calvaire de ces chevaux". 

Selon nos informations, pendant trois jours, la totalité des chevaux a donc été saisie. Les propriétaires ont été avisés de la saisie des animaux. Un périmètre de sécurité a été installé autour du pré où se trouve les chevaux. Cinq gendarmes, avec l'appui d'un drone, étaient présents sur place pour encadrer cette opération, sécuriser le site et maintenir à l'écart les propriétaires de chevaux pour que les équipes puissent travailler sereinement et en sécurité. 

L'intervention de l''Institut français du Cheval et de l'Equitation a permis de vérifier et de procéder à l'identification des animaux avec le détachement de cinq professionnels. Un vétérinaire a également été mandaté sur place pour surveiller l'état physiologique des équidés et leur aptitude au transport. Deux transporteurs agréés, Equi'services et Sébastien Chambault ont assuré le transport des chevaux vers les refuges. 

La préfecture indique que "tous les intervenants et les dépenses afférentes au retrait des chevaux ont été pris en charge financièrement par la DDCSPP avec des crédits du Ministère en charge de l'Agriculture. 
 

Pas de liens selon le parquet

Sollicité, le procureur de la République d'Auxerre précise que l'opération de retrait des chevaux en cours a été initiée par la direction des services vétérinaires de la DDCSPP en raison d’infractions relevées ces derniers mois pour mauvais traitements. Plusieurs propriétaires sont concernés. Cette affaire n’a pas de lien avec les différentes condamnations en juin 2019 selon le parquet. 

Une enquête sous contrôle du parquet est confiée à la gendarmerie de d'Avallon. Mais pour l'instant, aucune poursuite n'a été engagée fait savoir le parquet. Personne n'a pour l'instant été cité à comparaitre devant le tribunal. Mais les propriétaires, qui sont présumés innocents, devront s'expliquer concernant les infractions relevées.

Dans cette attente et dans le respect des procédures en vigueur, les chevaux ont été retirés afin de garantir leurs conditions de vie avant l'hiver, détaille la préfecture.  
 
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Veuillez choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité
Je veux en savoir plus sur
le sujet
Veuillez choisir une région
en region
Veuillez choisir une région
sélectionner une région ou un sujet pour confirmer
Toute l'information