Les vignerons de Chablis sont sur le qui-vive face aux gelées prévues dès ce samedi 20 avril 2024. Ils se préparent pour affronter ces épisodes de froids. Frédéric Gueguen, vice-président du syndicat des vignerons de Chablis, fait le point pour France 3 Bourgogne.
Après quelques jours d'ensoleillement et de températures clémentes sur la Bourgogne, des épisodes de froid, voire de gel, s'installent dans la région à partir de ce samedi 20 avril 2024.
Touchés par les inondations au début du mois d'avril, les vignerons bourguignons doivent de nouveau redoubler de vigilance face aux conditions météorologiques à venir dans les prochains jours.
Frédéric Gueguen, vigneron dans l'Yonne et vice-président du syndicat des vignerons de Chablis, détaille à France 3 Bourgogne leurs procédés pour lutter contre le gel.
Les viticulteurs ont-ils de bonnes raisons d'être inquiets ?
Frédéric Gueguen : "Oui, nous sommes inquiets à l'heure actuelle. La vigne de Chablis a déjà connu, notamment en 2023, plusieurs épisodes de gel avec de lourdes conséquences en termes de pertes de production.
Depuis quelques jours, nous avons des températures assez basses et des risques de gel durant le week-end, du 20 et 21 avril, et au début de la semaine prochaine. Néanmoins, elles seront certainement moins fortes de ce que nous avons déjà connu".
Quelles peuvent être les conséquences de ces intempéries ?
F.G : "Les répercussions sont différentes, mais le gel et le froid, qu'on connaît depuis quelques jours, ont déjà eu des incidences sur la vigne. On risque de voir dans les prochaines semaines ce qu'on appelle le "filage".
Les répercussions sont différentes, mais le gel et le froid, qu'on connaît depuis quelques jours, ont déjà eu des incidences sur la vigne.
Frédéric Gueguen, vigneron dans l'Yonne et vice-président du syndicat des vignerons de Chablis
C'est-à-dire des inflorescences, des futures grappes, qui risquent d'avorter avant même qu'il y ait eu une fructification. Le froid a donc déjà des conséquences.
Et la grêle qu'on a connue en milieu de semaine, a provoqué des impacts et des risques de nécrose sur les jeunes pousses".
Quels sont alors les outils pour prévenir ces risques ?
F.G : "On connaît ces épisodes de gel depuis des années. Les vignerons se sont ainsi équipés sur certaines parcelles. Il y a ce système de bougies ou encore celui des câbles chauffants qui envoie de la chaleur sur la sève.
Il existe aussi les systèmes de protection par irrigation d'eau qui permet de créer un "cocon de glace" qui va maintenir le bourgeon de la vigne à zéro degré".
Êtes-vous pessimiste ou optimiste pour les prochains jours ?
F.G : "J'ai envie d'être optimiste car les bulletins de Météo-France annoncent des températures certes basses mais pas non plus catastrophiques, et ce, sur de faibles durées. A contrario de ce qu'on a pu connaître dans les années 2021 et 2016".