Réchauffement climatique : cet hiver est bien parti pour être le plus doux depuis plusieurs décennies !

Un peu partout en France, les jardins sont déjà fleuris comme au printemps. Rien d'étonnant avec, par exemple, 20 degrés dans l'Yonne à la mi-février. Pourquoi cette douceur précoce est-elle observée avec inquiétude par les jardiniers, amateurs comme professionnels ? On vous explique.
 

Un hiver plus doux que la moyenne

L’année 2019 avait pris fin dans une grande douceur. Les maximales en Bourgogne-Franche-Comté tournaient autour de 13 degrés lundi 23 décembre et mardi 24 décembre par exemple.

Un nouvel épisode de cette nature a été enregistré en ce mois de février. Pas de gelées matinales et des températures qui étaient environ 10 degrés au-dessus des normales saisonnières. C’était le cas notamment dimanche 16 février : le thermomètre affichait en moyenne 14 à 20 degrés en Bourgogne-Franche-Comté.

La fraîcheur va reprendre ses droits ces prochains jours, mais la tendance pour la fin du mois semble indiquer des températures toujours un peu au-dessus des valeurs de saison. 

   

Quelles sont les conséquences de cette douceur hivernale ?

Les conséquences de ces températures douces sont visibles un peu partout dans la région.

"Tout est déjà fleuri les crocus, les perce-neige, les narcisses… Ça a 15 jours d'avance", note Christian Téton, jardinier du Parc du moulin à Tan, à Sens, dans l’Yonne. Conséquence : il est obligé de tailler plus tôt que d’habitude les arbustes de ce jardin public très fréquenté.
"Depuis quelques années, ça devient de moins en moins exceptionnel. On sent bien le réchauffement climatique", ajoute-t-il.
 
Jean-Luc Boulard, président de la société horticole de Sens, fait la même constatation. Cette année, ses géraniums sont restés dehors et ils n'ont pas gelé. Pour lui, ce "non hiver" est tout, sauf une bonne nouvelle.
"Les plantes ont besoin de froid pour arrêter leur végétation. Là, on voit que beaucoup de variétés de rosiers ont encore leurs feuilles. Cela veut dire qu’ils sont encore en végétation, donc ce n’est pas normal. Une plante doit avoir un arrêt végétatif complet et redémarrer ensuite."
 



Officiellement, l'hiver prendra fin seulement dans un mois, le 20 mars. Mais, les jardineries observent déjà un afflux de fréquentation.
"Etant donné que les températures sont au rendez-vous beaucoup plus tôt, les gens se portent sur la plantation beaucoup plus tôt que les années précédentes", explique Giovanni Pellin, vendeur dans un magasin spécialisé de Saint-Georges-sur-Baulche, près d’Auxerre.

Mais, les arboriculteurs - comme les jardiniers professionnels ou amateurs - ont tous la même crainte : ils redoutent d’éventuelles gelées à venir qui pourraient être dévastatrices.

 Reportage de Baziz Djaouti, Yoann Etienne et Laurence Crotet-Beudet avec :
-Christian Téton, jardinier du Parc du moulin à Tan
-Jean-Luc Boulard, président de la société horticole de Sens
-Giovanni Pellin, vendeur dans une jardinerie à Saint-Georges-sur-Baulche

 

Des pics de chaleur observés partout !

Cette grande douceur ne concerne pas que la Bourgogne-Franche-Comté. Des pics de chaleur ont été observés dans toute la France ces derniers jours, ainsi que dans l’ensemble de l’Europe.
Ainsi, la barre des 20 °C a été franchie pour la première fois en Antarctique le 9 février 2020.

"La France a déjà connu des pics de chaleur en février, mais ces périodes ont généralement lieu en fin de mois", indique Météo-France. En 2019, par exemple, les températures avaient dépassé les 25 degrés dans le sud-ouest, avec un maximum de 28,1 °C à Aïcirits, dans les Pyrénées-Atlantiques, le 27 février 2019.

A noter que le record national mensuel est détenu par Saint-Girons, dans l’Ariège, avec 31,2 degrés relevés le 29 février 1960.
 
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