Victor Costa, habitant de l'Yonne, était présent lundi 14 décembre lors de l'échange entre Emmanuel Macron et les membres de la convention citoyenne. Une rencontre globalement "positive", selon lui, avec notamment l'annonce d'un référendum pour inscrire la lutte pour le climat dans la Constitution.
Après trois heures et demie d’échanges devant la Convention citoyenne pour le climat, le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, a annoncé lundi 14 décembre un futur référendum pour inscrire la garantie de la préservation de l'environnement et de la biodiversité dans la Constitution.
Le président de la République a indiqué qu'il allait soumettre une modification de l'article 1er de la Constitution au Parlement et qu'il y aura un référendum si l'Assemblée nationale et le Sénat acceptent de la voter. "Sur l'article 1er de la Constitution, elle sera transmise en même temps que la loi au Conseil des ministres. Ce sera une réforme constitutionnelle en un article, elle doit être votée en des termes identiques par l'Assemblée nationale et le Sénat. Ce jour-là, elle sera soumise à référendum", a déclaré le chef de l'Etat en conclusion de sa rencontre organisée au Conseil économique, social et environnemental.
Parmi les 146 propositions validées par le président, la modification de la Constitution était le cheval de bataille de l'Icaunais Victor Costa, l'un des initiateurs du texte.
Etes-vous satisfait de cette nouvelle ?
Je suis satisfait parce que je suis l'initiateur de l'article 1er de la modification de la Constitution et du référendum. C'est quelque chose que j'ai proposé à mes collègues au mois de décembre de l'année dernière. On était quelques-uns à s'être battus pendant toute la convention pour amener cela jusqu'au bout. Je me suis battu pour la Constitution et j'ai travaillé essentiellement là-dessus car j'estime que c'est une avancée.
Et Emmanuel Macron a donc tenu son engagement ?
Oui, il s'est engagé à le faire mais cela n'a pas été facile et simple. C'est un sujet tellement important qu'on voulait que les citoyens français se saisissent de ça et qu'ils puissent donner leur avis sur les enjeux climatiques. Mais là, quand je vois qu'une partie des politiques et des journalistes déclarent qu'Emmanuel Macron le fait pour les élections, cela n'a rien à voir. Ce n'est pas le président qui a chapeauté le truc. Il a juste dit oui ou non, c'est tout.
Comment se sont déroulés les échanges entre les citoyens et le chef de l'Etat ?
Cette réunion a été positive dans l'ensemble même si on n'a pas tout obtenu comme la rénovation énergétique obligatoire des bâtiments. Mais on s'en doutait. Emmanuel Macron m'a quand même convaincu sur ce sujet qu'il avait raison. Obliger les gens à rénover leurs logements, pour certains ce n'est pas facile donc là-dessus ce n'est pas facile de mettre une obligation. Mais dans l'ensemble, c'est quand même positif. On avance.
Qu'avez-vous pensé de son discours ?
C'est positif. Il était décontracté. Il a joué le jeu. Dernièrement, il a eu une pression pour qu'il tienne ses engagements. On n'a pas gagné sur tous les points mais la politique, c'est comme ça. Mais dans l'ensemble, on a beaucoup de propositions fortes qui vont être retenues dans le projet de loi climat. Il a dit oui pour les chèques alimentaires pour accéder à une alimentation durable pour les plus démunis. C'est une avancée aussi. Il y a quand même pas mal de choses qui vont dans le bon sens.
Vous avez été surpris par les annonces du chef de l'Etat?
Oui, on a été surpris. Dans l'ensemble, on est content. C'est clair qu'on n'a pas tout. Il y a des ONG qui voudraient qu'on aille plus loin. mais il faut savoir qu'avant Emmanuel Macron, il ne s'est rien passé. Je vais lui reconnaît ça. C'est quand même lui qui avance le plus de tous les présidents. Il faut rendre à César ce qui est à César. Ce ne sera pas suffisant. Je ne sais pas s'il sera réélu. Il y a encore du boulot à faire. On a mis le débat sur la table. Avant la convention, on parlait du climat mais pas autant. Et le référendum va faire causer énormément et ça c'est positif.
Et maintenant ?
Pas mal de choses vont être annoncées début janvier avec un certain nombre de nos propositions qui vont être retenues dans le texte de projet de loi climat. Les membres de la convention citoyenne auront une dernière session en février. Et pour le référendum, il faut que cela aille assez vite. C'est en tout cas la volonté du chef de l'Etat parce qu'il ne reste pas beaucoup de temps avant les prochaines élections et une référendum, il faut du temps pour l'organiser.
Une partie des 149 propositions de la convention citoyenne pour le climat doivent être prises en compte dans le projet de loi climat, attendu fin janvier. Certaines mesures emblématiques sont encore dans la balance, comme la rénovation énergétique des bâtiments ou une limitation de la publicité.