Cet établissement pour personnes âgées du nord de l'Yonne avait fermé en mai 2022 pour des "dysfonctionnements graves". Les autorités ont donné leur feu vert ; les premiers résidents reviendront début août.
Fermé en mai 2022, l'Ehpad "Le Flore" de Saint-Agnan dans l'Yonne, à la frontière avec la Seine-et-Marne, peut à nouveau accueillir des résidents, fait savoir l'établissement ce 18 juillet. Les premiers résidents arriveront début août ; la première attendue est une femme qui était déjà hébergée sur place jusqu'à la fermeture en 2022.
Formation du personnel, travaux, nouveau matériel
Cette réouverture au public a été validée par le Conseil d'État et par Bruno Chemin, le maire de Saint-Agnan. L'arrêté municipal a été rédigé à la suite d'une visite de la commission de sécurité présidée par l'élu du village le 5 juillet dernier.
Réouverture de l'Ehpad de Saint-Agnan (Yonne) : l'arrêté municipal du 11 juillet 2023 by France Télévisions on Scribd
Il faut noter que l'Ehpad n'a, en fait, jamais complètement fermé ses portes : le personnel est resté sur place pour se former, et des travaux ont été commandés. Dans un communiqué, le président du groupe Bridge, propriétaire de l'Ehpad, indique que la période de fermeture a permis de répondre "à l’ensemble des observations qui ont été adressées par l’ARS et le Conseil départemental".
Charles Memoune évoque ainsi "des investissements visant à maintenir les employés en fonction et à leur dispenser des formations", des achats de matériel médical neuf, "l'amélioration du bâtiment". Le tout "implique un impact financier important que nous avons décidé de suivre, notamment au regard de notre confiance dans la reprise de l’activité de l’établissement".
Suspendu pour "de graves défaillances"
À l'origine de la fermeture en mai 2022 : une inspection de l'ARS qui avait révélé de "graves dysfonctionnements" qui mettaient "gravement et immédiatement en danger la santé, la sécurité et le bien-être des personnes accueillies".
Dans le détail, d'après le rapport d'inspection complet que France 3 s'était procuré, des dizaines de manquements avaient été pointés du doigt : outre le manque de personnel et la surpopulation (39 résidents pour 33 places), plus de la moitié des résidents souffraient de dénutrition. Le téléphone ne fonctionnait pas, privant le personnel "de moyens de recevoir l'appel d'un malade ou d'émettre une demande d'aide en cas d'urgence". Faute d'infirmiers, des aides-soignantes se chargeaient de donner les médicaments, alors qu'elles n'étaient pas habilitées à le faire. Le jour de l'inspection, il n'y avait que trois serviettes de toilettes à partager entre 12 résidents. L'ARS concluait à "une importante carence de gouvernance, une absence totale de gestion des risques et de graves défaillances dans la prise en charge et l'accompagnement des résidents".
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Il s'agissait au départ d'une suspension temporaire de six mois, entérinée en décembre 2022 car l'ARS estimait que la situation n'était pas réglée.
Aujourd'hui, le groupe Bridge dit saluer "les efforts conjoints du réseau Bridge, de l'agence régionale de santé et du conseil départemental de l'Yonne" et le dialogue constant qui s'est tenu durant la période de suspension.