Le maire de Saint-Clément a décidé de lancer une partie avec l'Etat comme adversaire. En jeu : la fermeture d'une classe. Une décision inenvisageable pour l'élu local qui menace en réaction de bloquer la création de 66 logements dans sa commune.
Le bras de fer avec l'Etat est lancé. Sujet de la discorde : la fermeture d’une classe de la ville de Saint-Clément, dans l'agglomération de Sens (Yonne). Après la réunion de ce jeudi 7 février sur la carte scolaire, une quarantaine de classes restent menacées de fermeture dans le département, en raison de la baisse démographique. Saint-Clément est toujours sur la liste rouge, au grand dam de son maire, qui dénonce une inéquité de traitement entre communes.
Les médias comme fer de lance
"Ce qui m'irrite beaucoup, c'est la façon dont les services académiques gèrent. Je trouve assez scandaleux qu'on soit capable de revenir sur une décision de fermeture parce que des caméras sont venues et des banderoles ont été affichées", lance Gilles Pirman, maire (LR) de Saint-Clément. Ce dont il parle, ce sont ces mobilisations de professeurs et de parents d'élèves qui se sont multipliées ces derniers jours dans tous les départements de Bourgogne, dans l'académie de Dijon.
La ville aurait été consultée en amont d’une première réunion départementale à Auxerre le 7 février dernier. Mais après cette montée en tension, la confiance semble brisée entre le maire et les autres institutions. "Finalement, ce n'est qu'un simulacre de consultation puisque tout peut être défait par un battage médiatique", ajoute celui qui est aussi vice-président au conseil départemental de l'Yonne.
66 nouveaux logements sociaux dans le viseur
En réaction, plus que du déballage médiatique, Gille Pirman pousse le curseur un cran plus loin. « Saint-Clément fait le choix de se ranger du côté du bruit. Dans cet esprit, je mets un terme à toute discussion relative aux projets d’extension de logements sociaux sur le territoire clémentin. Il s’agit là de mettre un terme à des projets représentant 66 nouveaux logements », détaille-t-il dans un communiqué. Pas de classe ? Pas de logements sociaux. La commune du Sénonais, sous la barre des 3500 habitants, n'a d'ailleurs pas d'obligation légale d'en construire.
Je peux m'amuser aussi à saisir des juridictions
Gilles Pirmanmaire (LR) de Saint-Clément
Selon lui, ces projets sont déjà bien avancés et financés par l'Etat. "Tant pis pour les problèmes juridiques. Quand je vois des décisions administratives annulées au mépris du principe de qualité de traitement, je peux m'amuser aussi à saisir des juridictions", martèle-t-il en tapant du poing sur la table.
Le bras de fer ne fait que commencer.