30% de la production de vins de Chablis est exportée au Royaume-Uni. Alors que le pays vient de déclencher ce mercredi 29 mars la procédure de sortie de l'Union européenne, les viticulteurs sont préoccupés des conséquences du Brexit sur leurs ventes.
Pas encore inquiet mais sur ses gardes. Jean-Paul Durup est l'un des plus gros producteurs de Chablis de l'Yonne. Comme la plupart de ses collègues, il exporte une bonne partie de ses vins à l'étranger et au Royaume-Uni. Le Brexit, les négociations britanniques avec l'Europe, il dit suivre tout ça de très près. Mais pour l'heure, ici, aucune incidence sur les ventes.
"L'année dernière, nous avons commercialisé 30 000 bouteilles de vin sur le Royaume-Uni. L'année précédente aussi", précise le viticulteur. "Pour le moment, nos importateurs suivent. J'ai même eu ce matin des demandes pour des premiers crus. Pour le moment le marché tourne, mais on ne sait pas ce qu'il va se passer demain."
Une baisse des ventes redoutée
Comme lui, la plupart des vignerons surveilleront les négociations entre Londres et l'Union européenne. À Chablis, 2 bouteilles sur 3 sont exportées et le Royaume-Uni reste une destination privilégiée. L'an dernier, sur les 22 millions de bouteilles produites, plus de 6 millions sont parties de l'autre côté de la Manche, soit 30 % des exportations totales. La profession redoute le Brexit et ses éventuelles conséquences sur les ventes de chablis.Alors que la #BourgogneWeek se déroule à Londres saviez-vous que le Royaume-Uni est de loin le premier marché export de #Chablis ? pic.twitter.com/KW4CEKkLkp
— Vins de Chablis (@vinsdechablis) 10 janvier 2017
"Bien sûr qu'on redoute une baisse des ventes", admet Françoise Roure, du bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne. "C'est vraiment notre premier marché. Beaucoup de vignerons et de maisons ici à Chablis ont des clients sur place. C'est un marché historique, donc c'est sûr qu'on redoute les incidences du Brexit., comme celles de l'élection de Donald Trump. Mais pour l'instant on ne peut pas dire grand chose."
Les vignerons du chablisien n'ont pour le moment pas d'autre choix qu'attendre. Tous vont continuer de travailler avec le Royaume-Uni et espérer que ces excellentes relations commerciales ne changeront pas.
Avec : Jean-Paul Durup, viticulteur
Françoise Roure, bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne