Ce vendredi 3 juin, quelques heures après qu'un habitant de Saint-Valérien dans l'Yonne a tué son voisin, les résidents du quartier où le drame a eu lieu nous racontent leur émotion.
Il s'appelait Gilbert et d'après ses voisins, c'était un homme discret et calme. Ce vendredi 3 juin, cet habitant de la cité de l'Oasis, un lotissement de petites maisons dans la commune de Saint-Valérien dans l'Yonne, a été tué par son propre voisin. Un évènement tragique qui suscite l'émotion dans ce quartier résidentiel d'habitude paisible.
Corinne est la dernière résidente a avoir vu la victime vivante. Encore émue, il explique qu'elle se promenait chaque jour avec lui. "Ce matin, on était ensemble juste avant. On s'est quittés avant que ça n'arrive, j'ai pris un chemin différent et lui remontait à la maison. Et là, j'ai entendu les coups. Je me suis demandé d'où ça venait, je ne me suis pas douté".
Une victime "gentille et agréable"
Plusieurs heures après les faits, Corinne ne réalise toujours pas. "C'était un monsieur gentil, simple, très agréable, qui n'avait aucun souci avec les voisins. Je ne sais pas du tout ce qui s'est passé", nous décrit-elle.
Un autre voisin, Arakik, a assisté à la scène de crime. "La victime faisait un tour comme tous les matins. Il est revenu devant chez lui. Il y a eu une altercation avec son voisin qui est sorti. Il a commencé à tirer trois coups de feu en l'air. Il est rentré pour recharger son fusil et c'est là qu'il a abattu son voisin".
J'ai vu le corps par terre. Il était déjà trop tard. J'étais choqué, il y a de la peur pour les enfants.
Arakik, habitant du quartier
Selon lui, la victime, une personne "tranquille et qui discutait de tout et de rien" avait deux chiens qui aboyaient souvent, ce qui pourrait expliquer le passage à l'acte de l'auteur présumé. "Mais on ne saura jamais la vraie version des faits", prédit Arakik qui confie qu'il ne connaissait pas particulièrement le tireur. Ce dernier se "barricadait souvent chez lui".
Yann habite à deux maisons des faits. Il a entendu plusieurs coups de feu ce matin aux alentours de 8h30. Cet habitant nous confirme également la discrétion de l'auteur présumé des tirs. "Je ne l'ai jamais trop croisé. C'était quelqu'un sans histoire, je ne comprends pas pourquoi il s'en est pris à son voisin. C'est malheureux".
Un drame qui va laisser des traces
Emmanuel Dubois, lui, est le PDG de l'entreprise Ulmann, installée à quelques mètres du quartier résidentiel. Les locaux de sa société ont été réquisitionnés par les forces de l'ordre qui y ont installé leur PC de crise. "C'était une journée normale avec une cinquantaine de salariés. On a vu débarquer le GIGN et la gendarmerie sans être trop au courant de ce qui se passait".
Les salariés de l'entreprise ont alors été enfermés à l'intérieur des locaux pour rester en sécurité avant de pouvoir être libérés. Emmanuel Dubois leur a donné leur après-midi. "C'est très choquant pour certains. Ils vont avoir trois jours pour récupérer".
Pour Jérôme Cordier, le maire de Saint-Valérien, le drame va "laisser des traces. C'est un choc". La victime et l'auteur présumé des faits étaient deux administrés "qui ne faisaient pas de bruit et qu'on ne connaissait pas", nous explique-t-il.
Une cellule psychologique a été mise en place afin d'accompagner les riverains marqués par l'événement.