Le Formule 1 d’Appoigny est l’un des 62 hôtels en France qui seront gérés par Adoma et aménagés en centre d’accueil. Mais selon les associations, les lieux ne sont pas adaptés pour recevoir des demandeurs d’asile.
Dans l'Yonne, les associations d'aide aux migrants sont en colère. Depuis juillet 2017, les demandeurs d'asile qui étaient jusque-là hébergés dans les centres d'accueil et d'orientation ont été transférés dans les anciens hôtels du groupe Accor.
Problème : ces bâtiments ne seraient pas encore adaptés, comme à Appoigny où l'ancien hôtel Formule 1 accueille une vingtaine de demandeurs d'asile.
Pas une vie
Ibrahim est demandeur d'asile. Cela fait deux semaines qu'il est hébergé au centre d'accueil d'Appoigny. Mais, pour cet érythréen de 25 ans, les conditions de vie sont loin d'être idéales.
« On est deux personnes à dormir dans cette chambre. Mais c'est vraiment très petit. Il n'y a rien pour ranger nos vêtements. Il n'y a pas de frigo, pas de cuisine, rien du tout. C'est pas une vie ça », dénonce-t-il.
Comme Ibrahim, 22 autres demandeurs d'asile vivent actuellement dans cet ancien hôtel racheté par une filiale de la Caisse des Dépôts pour être converti en centre d'accueil, à terme, il devrait accueillir 80 personnes. Sa gestion a été confiée au bailleur social Adoma.
« Je reproche à Adoma d'avoir répondu à cet appel d'offre de l'Etat en sachant qu'elle ne pourrait pas accueillir les personnes dans des conditions dignes et humaines », martèle Erwan Ménard, membre du collectif sénonais de soutien aux réfugiés et aux migrants
Vite fait mal fait
Chambres trop petites, absence de cuisine et d'espace commun : les associations considèrent que cette transformation s'est faite trop rapidement et que l'ancien hôtel n'est pas adapté à l'accueil de demandeurs d'asile. De son côté, le bailleur social promet des aménagements pour le mois de septembre.
D'ici là, les demandeurs d'asile devront s'adapter aux conditions de vie, alors que 12 personnes supplémentaires rejoindront le centre d'accueil mi-août 2017.
Un reportage de Yoann Etienne, Sébastien Kerroux et Carlos Zappalá.
Intervenants :
- Ibrahim Raj, demandeur d'asile
- Erwan Ménard, collectif sénonais de soutien aux réfugiés et aux migrants
- Gilles Furno, directeur d’ADOMA Nord-Est