C’est la pleine période des foires aux vins de printemps. Une aubaine pour les grandes enseignes qui en profitent pour mettre tous les atouts de leur côté en proposant notamment un maximum de vins médaillés.
Depuis le début du mois et jusqu’à fin avril, c’est la période des désormais traditionnelles foires aux vins de printemps. Comme pour les foires d’automne, plus anciennes, c’est l’occasion pour la grande distribution, mais également les cavistes, de proposer des appellations différentes de celles qui sont en rayon toute l’année et surtout avec des prix attractifs.
Des foires dédiées aux vins légers et vins de fête
En revanche, contrairement à celles d’automne, les foires de printemps sont plutôt dédiées aux vins du dernier millésime et plus axées sur les vins légers à boire jeunes (voir l’article de la RVF sur ce sujet). C’est en effet la période des fêtes de famille, des fêtes religieuses, l’arrivée des beaux jours et la sortie des vins primeurs. C’est ainsi qu’on trouve à cette occasion moins de vins rouges structurés mais plus de rosés, le blancs ou de rouges légers ainsi que des vins de fête comme les champagne et les crémants.Les médailles sont les stars des foires aux vins
Ces foires sont souvent une aubaine pour les consommateurs qui trouvent là l’occasion de remplir leur cave avec des offres alléchantes. C’est aussi une belle occasion pour les grandes surfaces qui réalisent en 3 ou 4 semaines près de 10% de leurs chiffres d’affaires. Pour mettre toutes les chances de leur côté, certaines enseignes misent même à cette occasion sur les médailles et les sélections réalisées par les grands guides viticoles et les revues spécialisées. Certaines enseignes mettent ainsi dans leurs rayons, à cette période, une moitié de vins médaillés ou sélectionnés pour leurs foires aux vins. Une médaille c’est 25% de vente en plus !Tous les concours ne se valent pas
Pour autant, il faut se méfier aujourd’hui. Il existe de très nombreux concours aujourd’hui en France et à l’étranger. Leurs conditions d’organisation, leurs critères, leurs objectifs ne sont pas toujours les mêmes et, de fait, la qualité des vins primés dans ces différents concours n’est pas uniforme. Mieux vaut être un peu au courant.Pour en savoir plus :
* Les explications de Wilfrid Fousse, commissaire général au concours général agricole qui organise chaque année depuis 18 le concours général des vins lors du Salon de l’agriculture. 16.000 vins sont présélectionnés puis dégustés. Un quart seulement reçoivent le fameux macaron d’or, d’argent ou de bronze.
Wilfrid Fousse, commissaire du concours général agricole, explique comment est organisé le concours des vins de Paris
* L’éclairage de Lilian Melet, l’expert de Millésime
Que valent les concours et les médailles? Comment sont-ils organisés, pourquoi, pour qui et comment s'y retrouver?
* Un reportage tourné dans une de ces enseignes de la grande distribution
Aujourd'hui, en France, 2 bouteilles de vin sur 3 sont achetées en grande surface. Un acte pourtant pas si facile pour le consommateur. Comment s'y prend-il pour faire son choix? Reportage dans le rayon vin d'un hypermarché.
* Un reportage sur une dégustation organisée ar une de ces revues spécialisées en vins, Bourgogne Aujourd’hui, à l’occasion d’une dégustation «en primeur » de vins des communes d’Aloxe-Corton, Pernand-Vergelesses et Ladoix-Serrigny.
Comment sont organisés les concours et dégustations de vin des grands guides ou revues spécialisées? Exemple avec cette dégustation "en primeur" organisée par la revue Bourgogne Aujourd'hui.
* Le lien vers le numéro de Millésime consacré au thème des concours et médailles : Millésime, concours et médailles peut-on s'y fier?
Pourquoi autant de médailles?
Aujourd’hui, en France, près des 2/3 des vins sont vendus dans les hyper et les supermarchés. Mais devant le choix très vaste, et l’impossibilité de faire de la publicité, les marques distinctives se sont multipliées. Ces marques, ce sont les médailles récoltées lors de concours, il en existe paraît-il plus de 100 rien qu’en France, sans parler des concours internationaux de Londres, de Bruxelles ou d’autres capitales, ceux destinés à récompenser le meilleur vin effervescent ou le meilleur chardonnay du monde… Et il y a aussi les étiquettes qui montrent que le vin a été sélectionné par tel guide ou telle revue, les signes distinctifs tels que le tastevinage connu en Bourgogne, car réalisé sous l’égide de la prestigieuse confrérie des chevaliers du tastevin.
Est-ce un gage de qualité ?
A priori, il paraît évident que des vins qui obtiennent une médaille à un concours ou une bonne note dans un guide sont forcément meilleurs que ceux qui n’ont pas été retenus. Mais tous les concours ne se valent pas. Il y a quelques éléments qu’il faut connaître pour avoir une idée du niveau des vins.
- quel est le pourcentage de vins primés. Certains affichent fièrement des 40 ou 50%. Est-ce que c’est vraiment une sélection ?
- qui juge ces vins ? Les concours ou les sélections faites par des professionnels ou des jurés avertis, voire formés, seront évidemment plus fiables que ceux où on trouve beaucoup d’amateurs.
- dans quelles conditions sont-ils organisés?
- y a-t-il eu une pré-sélection?
Que peut-on en déduire?
Cela donne une indication de la qualité des vins pour un public visé car les concours ont en général un public identifié. Par exemple, les vins primés au concours général agricole se retrouvent en général en grande surface. Les vins doivent donc correspondre à ce que recherchent les consommateurs qui achètent en grande surface, c’est-à-dire en général des vins à boire assez vite et pas trop chers. En revanche, les lecteurs des revues spécialisées comme Bourgogne Aujourd’hui sont des amateurs avertis. Les vins sélectionnés sont donc souvent plus exigeants, pas toujours à boire tout de suite, parfois de gamme supérieure, en tout cas souvent pour des budgets moins serrés. Les dégustateurs, souvent des professionnels, vont donc juger les vins en fonction de ces critères. Enfin, dans le même esprit, les concours à l’étranger sont destinés aussi à faire des sélections en fonction du goût des consommateurs locaux. Parce qu’on n’aime pas forcément les vins de la même façon en Europe du nord, du sud, au Japon ou aux Etats-Unis.
Donc c’est une chose qu’il faut avoir à l’esprit. Si vous voulez vous faire plaisir tout de suite pas trop cher, une marque sur une bouteille en grande surface ça peut être bien. Pour boire une bonne bouteille avec des amateurs, il vaut peut-être mieux opter pour un vin bien noté par une revue ou un guide spécialisé et reconnu(e).