Un religieux de la communauté de Saint-Jean, à Rimont, en Saône-et-Loire a tenu en haleine la cour d'assises vendredi 22 mai 2015. L’homme a admis, puis nié le viol d'une fillette.
Jean-Dominique Lefèvre, 66 ans, est placé sous contrôle judiciaire, mais il comparaît libre devant les assises de Saône-et-Loire depuis jeudi 21 mai.
Il est accusé de plusieurs agressions sexuelles commises entre 1991 et 1999 sur cinq fillettes, en France et en Roumanie, ainsi que du viol de l'une d'elle, et celui d'une jeune femme de 33 ans, qui s'est suicidée.
Lors de la première journée d’audience, le religieux avait admis avoir commis des attouchements sexuels, mais il avait nié les viols.
La deuxième journée du procès a été marquée par le témoignage de deux victimes.
Il y a eu celui d’une Française, qui avait 8 ans à l’époque des faits.
Puis, celui d’une Roumaine, qui a subi des attouchements et des viols pendant quatre ans. Son calvaire a commencé alors qu’elle était tout juste âgée de 10 ans.
Elle a été la première à porter plainte. C'est à partir de là que les enquêteurs ont commencé à remonter la piste de l'homme d'église.
La fillette, issue d'une famille pauvre, vivait dans la rue à Bucarest. Elle avait été recueillie par une association, qui partageait ses locaux avec la communauté de Saint-Jean. C’est là qu’elle a rencontré le frère Jean-Dominique Lefèvre, qui avait été envoyé en mission en Roumanie.
Elle a dit avoir également été témoin de pénétrations digitales par le religieux sur "24 ou 25" jeunes enfants dans un hôpital de Bucarest. L'accusé a de son côté admis des caresses sur "cinq autres enfants" en Roumanie.
Le religieux a été pressé de questions par l'avocat général, puis par le président de la cour.
Au bout d’un moment, il a admis avoir commis une pénétration "avec les doigts". Mais, quelques minutes plus tard, il est revenu sur sa déclaration.
"Je pense que c’est une maladie, c’est une atteinte psychologique", tente d’expliquer Pierre Mathieu, avocat de la défense.
Jean-Dominique Lefèvre encourt 15 à 20 ans de prison. Le procès se poursuit la semaine prochaine. Le verdict est attendu vendredi 29 mai.
- Reportage : Marilyne Barate et Jean François Guilmard
- Montage : Carlos Zappalá
- Intervenants :
-Jean-Luc Seriot, avocat d'une des parties civiles
-Pierre Mathieu, avocat de la défense