Autoroutes : pourquoi les tarifs des péages vont-ils encore augmenter au 1er février

Les tarifs autoroutiers augmenteront de 1,12% en moyenne au 1er février 2016. C’est le résultat d’accords passés entre l'Etat et les sociétés concessionnaires. L’Association 40 Millions d'automobilistes lance une pétition contre ces hausses.

La hausse moyenne est de 1,12%.  Mais, les augmentations varient selon les réseaux, qui sont gérés par des sociétés émanant pour la plupart de grands groupes de bâtiments ou de travaux publics.

Selon le quotidien Les Echos, les hausses seront les suivantes :
  • Cofiroute [ groupe Vinci] (+ 0,82%)
  • Sanef et SAPN [groupe Abertis] (+0,86%) 
  • APRR (+1,23%)
  • Area (+1,27%)
  • ASF (+1,63%)

Quelles sont les raisons de cette augmentation ?

Après un gel en 2015, l’augmentation de 2016 s'explique en majorité par l'augmentation de la redevance domaniale, c'est-à-dire le "loyer" payé par les entreprises concessionnaires d'autoroutes (SCA) à l'Etat pour l'occupation du domaine public.

Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 Millions d'automobilistes, ne mâche pas ses mots.
"On avait la sensation que la ministre (de l'Ecologie Ségolène) Royal tenait ses engagements de gels de tarifs, et au final on se rend bien compte que c'est du vent".
"On paye le gel de l'année passée, et on paie aussi la hausse de la taxe domaniale, l'Etat a augmenté le loyer des sociétés d'autoroutes, les sociétés d'autoroutes ont tout répercuté sur les automobilistes", précise le responsable de 40 Millions d'automobilistes.
L’association dénonce une hausse abusive et relance sa pétition en ligne "stop aux péages trop chers" qui avait recueilli des milliers de signatures en 2015.



Quels sont les motifs avancés ?

Cette hausse de 1,12% est "strictement conforme" à un accord signé entre l'Etat et les sociétés d’autoroutes en avril 2015, indique une source proche du dossier. Cet accord prévoyait notamment un plan de relance autoroutier de 3,2 milliards d'euros, en échange d'un allongement moyen de deux ans de la durée des concessions, qui expirent pour la plupart au début des années 2030. 

Rappelons qu'en 2014, un rapport de l'Autorité de la concurrence avait dénoncé une situation de "rente" pour les sociétés autoroutières depuis la privatisation de 2006. Le rapport avait révélé que la rentabilité nette de ces sociétés après impôts oscillait entre 20 et 24% en 2013. 
Un bras de fer s’était alors engagé entre l'Etat et les concessionnaires.



Quelles promesses avaient été faites à l'époque ?

"Nous allons mettre beaucoup plus de pression sur les sociétés d'autoroutes. Ce ne sont pas des mots. Une autorité de régulation, un gendarme, qui agit déjà sur certains transports va étendre ses compétences", avait déclaré le ministre de l’Economie le 9 novembre 2014.
"Concrètement, année après année, nous allons verrouiller et maintenir la pression pour baisser la rentabilité des sociétés d'autoroutes. Nous ferons baisser les tarifs là où c'est possible", avait ajouté Emmanuel Macron.
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