Bourgogne Franche-Comté : la région renoncera-t-elle à augmenter les indemnités des élus ?

Au début de l’année, les conseillers régionaux de Bourgogne-Franche-Comté ont voté une augmentation de leurs indemnités. Cela fait grand bruit. La présidente du conseil régional a déclaré qu’elle ne s'interdisait pas de revenir sur cette décision.

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Le 21 janvier 2016, la nouvelle assemblée de Bourgogne-Franche-Comté a voté une augmentation de 20% du régime indemnitaire des "élus de base".
Désormais, chaque conseiller régional touchera 2 280 euros bruts (contre 1 900 euros avant la fusion), 2 509 euros bruts pour les membres de la commission permanente, 3 193 euros bruts pour les vice-présidents et 5 512 euros bruts pour la présidente de la région.

Une pétition contre les augmentations 

Hélène Larmet, qui est ingénieure en Saône-et-Loire, a posté une pétition sur internet pour dénoncer cette décision.
"Le nombre de conseillers régionaux avant et après la fusion des deux Régions est strictement identique. Aucune charge de travail supplémentaire ne peut venir justifier une telle augmentation. Il n'est donc pas légitime que la nouvelle indemnité d'un "élu de base" dépasse l'ancienne indemnité", estime-t-elle.

"L'accroissement de la taille de la Région a induit une possibilité d'augmentation "mathématique" des indemnités. Mais la loi n'obligeait pas les élus à se les octroyer. D'ailleurs les conseillers régionaux de Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Normandie, Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, Auvergne-Rhône-Alpes ont décidé de renoncer à cette possibilité d'augmentation", ajoute-t-elle.

Au début de l’année, les conseillers régionaux de Bourgogne-Franche-Comté ont voté une augmentation de leurs indemnités. Cela fait grand bruit. La présidente du conseil régional a déclaré qu’elle ne s'interdisait pas de revenir sur cette décision.


"J’entends ce qui se passe. Je ne peux pas être sourde"

La pétition a recueilli plus de 21 000 signatures. Elle a été remise à Marie-Guite Dufay mardi 16 février.
"J’entends ce qui se passe. Je ne peux pas être sourde", a déclaré la présidente du conseil régional, après avoir reçu Hélène Larmet. "Je sais qu’une bonne partie de mes vice-présidents renoncent à une partie de leur travail, à une partie de leur salaire, renoncent au cumul d’indemnités et que malgré l’augmentation qui a été faite, ils se trouveront au final avec moins de revenus. Je le sais ça, mais c’est compliqué à expliquer", a-t-elle précisé.

Marie-Guite Dufay s'est dite "profondément meurtrie". Elle a assuré qu’elle assumait cette décision, tout en ne s'interdisant pas de revenir dessus "parce que je vois bien les proportions que cela prend. Il faut encore que j'en discute avec ma majorité", a-t-elle ajouté.

Elle a réitéré ses propos mercredi 17 février 2016 chez nos confrères de France Bleu Bourgogne et France Bleu Franche-Comté : "Je vois bien, je sens bien combien la question du statut de l'élu (...) est extrêmement sensible dans notre population. Il y a une défiance totale. Et cette défiance m'est renvoyée de façon magistrale via cette pétition".
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