Depuis lundi 4 janvier 2016, on connaît les noms de la présidente et des vice-présidents de la région Bourgogne Franche-Comté, mais il reste beaucoup d’inconnues concernant les nouvelles grandes régions. Des "détails" qui devront être complétés dans les mois qui viennent.
1ère inconnue : le nom de la région
Pour le moment, c’est la Bourgogne –Franche-Comté, un nom qui tient la corde même si beaucoup de propositions ont été faites comme Comté bourguignon, Burgondie comtoise, la Franche Bourgogne ou encore le Duché de l’Est. Le choix devra être fait avant le 1er octobre 2016. Il sera validé par décret en Conseil d’Etat.Pour le chercheur Joël Gayet, fondateur de la chaire de marketing territorial à l'université d'Aix-Marseille, le résultat de ces consultations présente un intérêt limité, car elles ne prennent pas en compte les critères essentiels pour le choix d'un bon nom, comme la notoriété. "Si vous faites une étude de perception internationale, Franche-Comté est quatre fois moins puissant que Jura. Donc il faudrait appeler la région Bourgogne-Jura, pas Bourgogne-Franche-Comté", assure-t-il.
Dans les autres régions françaises, la Corse, la Bretagne, la Normandie ne devraient pas changer de nom, c’est assez logique. Ce devrait être le cas également pour Auvergne-Rhône-Alpes. La question est en revanche plus difficile à trancher pour l’Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine dont l’acronyme ALCA est peu apprécié ou Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Le sujet est parfois délicat dans les régions à fortes identités comme Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, terre des Occitans mais aussi des Catalans…
Quelque chose a changé,ce matin ... #BFC pic.twitter.com/D7S9wjWwSY
— Lilian Melet (@LilianMelet) 4 Janvier 2016
Quel siège pour la nouvelle région ?
Le débat a été tranché de façon temporaire, le choix définitif devra être fait cet été au plus tard. En attendant, c’est Dijon. La décision a été prise en Conseil des ministres le 31 juillet 2015. Le critère privilégié a été la démographie : «Ce sont les villes les plus peuplées des nouvelles régions» qui ont été choisies. «L’équilibre des territoires est garanti par les nouvelles organisations régionales. Le tiers des sièges des directions régionales sera implanté hors chefs-lieux afin de prendre en compte les spécificités de chaque territoire» a indiqué le compte-rendu du Conseil des ministres. La répartition des états-majors des administrations entre Dijon et Besançon a également été faite. Dijon gardera le siège des 3 directions régionales en charge de la culture et de l'agriculture, ainsi que de la direction régionale et départementale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale, de la direction régionale des finances publiques et de l'agence régionale de santé.
Besançon aura le siège des 2 directions régionales en charge de l'environnement, de l'aménagement et du logement, mais aussi de l'INSEE. Le recteur de l'académie de Besançon assurera une nouvelle fonction, celle de recteur de région académique
Enfin, des services seront maintenus dans les villes de Dijon et Besançon lorsqu'elles n'accueillent pas le siège.
Quel est la rémunération des élus régionaux ?
L'indemnité d'un conseiller régional dépend du nombre d'habitants de sa région. Elle est fixée par l’Etat. En Bourgogne Franche-Comté, 3e plus petite région de France avec 2,8 millions d’habitants, les conseillers régionaux gagneront 2281 euros (bruts) par mois (c’est 2661 euros pour les régions les plus peuplées). Les vice-présidents se verront verser une indemnité fixée en fonction de la taille de la région : entre 2129 euros mensuels (région de moins d'un million d'habitants) à 3725 euros par mois (région de plus de 3 millions d'habitants). La présidente Marie-Guite Dufay, touchera, elle, 5512 euros par mois, c’est le même montant quelle que soit la région A cette rémunération s'ajoutent bien souvent d'autres avantages tels que l'attribution d'une voiture de fonction ou d'un logement de fonction.
A noter qu’en Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine, les conseillers régionaux Les Républicains-UDI-MoDem élus ont annoncé vouloir réduire de 30% les indemnités des 169 élus. De son côté, Laurent Wauquiez, nouveau président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a fait savoir, lui aussi, que sa première mesure serait de baisser le montant des indemnités des élus. Dans ces 2 cas, le but des élus est de montrer l’exemple dans une situation économique difficile pour le pays et de nombreux Français.