Depuis janvier 2015, une majorité de policiers municipaux de Dijon souhaite être équipée d'une arme de poing. L'annonce faite par François Hollande, le 18 novembre, de favoriser l'armement des policiers municipaux va donc dans leur sens. Les habitants quant à eux émettent quelques réserves.
Dans les rues de Dijon (Côte-d'Or), au lendemain de l’annonce du Président de la République de favoriser l’armement des policiers municipaux, les avis sont partagés. Si pour certains habitants, cette mesure serait une "bonne initiative", d'autres sont moins enthousiastes et craignent les "dérapages" ou les "abus" liées au port d'arme.
Depuis fin janvier 2015, les policiers municipaux de Dijon réclament des armes pour se défendre. A l’époque, une grande majorité d'entre eux avait signé une pétition afin de pouvoir être équipés d'une arme de poing.
Selon Bernard Bouzaghetti, délégué syndical FO Police municipale de Dijon, l'annonce faite le 18 novembre par François Hollande "pourrait faciliter le dossier par rapport à notre demande. Le souci c’est que le pouvoir reste à Monsieur le Maire".
Le maire de Dijon n'est pas favorable à l'armement des policiers municipaux
Pour l'heure, pas question pour François Rebsamen, maire de Dijon, de faire une demande d'armement pour ses policiers municipaux. Interrogé par les journalistes de France 3 Bourgogne il a déclaré que la police municipale disposait déjà de gilets pare-balle pour se protéger et de bâtons télescopiques, avant d'ajouter "l'utilisation des armes ça suppose autre chose. Ca suppose de nouvelles missions, or pour l'instant elles ne sont pas confiées à la police municipale. Ca suppose également une formation spécifique". Dans une autre interview, accordée la veille à France Bleu Bourgogne, François Rebsamen déclarait qu'il serait "prématuré et déplacé de transformer la police municipale en police nationale bis. Elle n’en a pas les moyens, pas les capacités, pas la formation".Des mots qui font réagir le délégué syndical FO Police municipale de Dijon : "Monsieur le maire de Dijon dit que nous sommes protégés parce que nous avons une matraque métallique. Qu'allez-vous faire face à une kalashnikov...avec un bâton télescopique ?"
Quelques repères
Qui décide ?Ce sont les maires qui décident d'armer leur police municipale. Dans sa demande, le maire précise les missions habituellement confiées à l'agent ainsi que les circonstances de leur exercice.Quel bilan en Bourgogne ?Yonne : 6 villes du département ont une police municipale armée : Chablis, Migennes, Paron, St-Clément, Sens et Villeneuve-la-Guyard, ce qui correspond à 18 policiers.
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A noter que l'autorisation de port d'une arme ne peut être délivrée qu'aux agents ayant validée une formation préalable attestée par le Centre national de la fonction publique territoriale. Les agents autorisés à porter une arme sont astreints à suivre périodiquement un entraînement au maniement de cette arme.