Les élus de grandes villes, dont Dijon, montent au créneau pour demander une "réunion d'urgence" avec le gouvernement, afin de "définir les modalités d’indemnisation" en compensation des préjudices subis par les métropoles, lors des manifestations de "gilets jaunes".
"Un million d'euros" de préjudice, depuis le début de la mobilisation. La mairie de Dijon avait présenté la note, le 31 janvier, lors d'une conférence de presse : la municipalité comprenait dans cette somme les dégâts causés lors des manifestations, les aides versées aux commerçants ou encore les heures supplémentaires payées aux agents municipaux.Un groupement d'élus de métropoles, France Urbaine, dresse le même constant dans de nombreuses villes françaises : Bordeaux, Lyon, Nantes, Rennes... Toutes victimes du même phénomène de violences, accompagnant le mouvement des "gilets jaunes" : "L’impact sur les contribuables locaux [et les commerces] se chiffre en millions d’euros dans nombre de grandes villes", estime l'association.L'association "demande au Premier ministre une rencontre avec le ministre de l'Economie (...) et la ministre de la Cohésion des territoires" afin "de définir les modalités d'indemnisation et d'accompagnement, au nom de la solidarité nationale".
Des mesures d'accompagnement pour les commerces
Parmi les préjudices subis, les élus citent, pour les commerces, des dégradations, des pertes de recettes et des "pertes d'emplois".Selon Procos, la Fédération du commerce spécialisé, les seuls mois de novembre et de décembre ont vu le chiffre d'affaires du commerce spécialisé chuter respectivement de -6,8% et de -3,9%, par rapport l'année 2017.
Sur son compte Twitter, la secrétaire d'Etat à l'Économie a exhorté les commerçants touchés par les manifestations de "gilets jaunes" à solliciter les mesures d'accompagnement.
"Le gouvernement a mis en place un dispositif inédit par son ampleur et dont l’efficacité a été démontrée par les entreprises y ayant eu recours", assure Agnès Pannier-Runacher. Des aides auxquelles "trop peu" de commerçants ont recours, selon la secrétaire d'Etat.Les services de l’Etat sont mobilisés aux côtés des entreprises fragilisées par les manifestations.
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) 8 février 2019
Si votre entreprise rencontre des difficultés de trésorerie, contactez votre fédération professionnelle, votre chambre des métiers et de l’artisanat ou https://t.co/lyLRBHuz3E 2/2 pic.twitter.com/6NJkufSTFA
François Rebsamen, le maire PS de Dijon, attend une réponse autant économique que politique. "Je souhaite qu'on puisse interpeller ces casseurs. On ne va pas vivre encore trois mois avec ces casseurs […] Je veux qu'une indemnisation soit mise en place, un fond d'indemnisation, avec des mesures concrètes pour les commerçants et les artisans", indique-t-il.
"Ce que je veux, c'est qu'on sache à l'avance que les dépenses que nous faisons ne nous seront pas impactées dans nos dépenses de fonctionnement. Parce que vous savez qu'on est limités sur nos dépenses de fonctionnement. Bref, on veut un dialogue avec le gouvernement rapide."