L’astronaute français Thomas Pesquet va bientôt rejoindre la Station spatiale internationale (ISS). Il mènera plusieurs expériences, dont une sur le développement morphologique des végétaux proposée par 3 lycées (Le Creusot en Saône-et-Loire, Dijon en Côte-d'Or et Saint-Orens).
Thomas Pesquet sera le premier Français à partir dans l'espace depuis Léonard Eyharts en 2008. Le spationaute de 38 ans s'entraîne actuellement à Baïkonour, au Kazakhstan. Dans quelques jours, il passera ses derniers examens médicaux et sera placé en quarantaine avant son grand départ prévu le 17 novembre. Le Français voyagera en compagnie de l'Américaine Peggy Whitson et du Russe Oleg Novitsky, à bord de la capsule Soyouz. La mission a été baptisée "Proxima", en référence à Proxima du centaure, l'étoile la plus proche du soleil. Elle a pour but de préparer les futures missions sur Mars. "Les Américains ont fixé un cap pour des vols habités vers Mars en 2025-2030.L'enjeu pour la France est de participer à cette grande exploration, de prouver son savoir-faire", explique le CNES (Centre national d'études spatiales).
Le séjour de Thomas Pesquet doit durer six mois. A son programme figurent notamment une centaine d'expériences voire "une ou plusieurs sorties extra-véhiculaires".
Parmi ces expériences, une vingtaine est dirigée par le CADMOS (Centre d'aide au développement des activités en microprocesseur et des opérations Spatiales) du Cnes : c’est le cas d’Aquapad (diagnostic de l'eau), Matiss (nouvelles surfaces intelligentes en micropesanteur qui réagissent aux bactéries), EveryWear (capteurs biomédicaux), Perspective (effet de la micropesanteur et réalité virtuelle), Echo (échographe télé-opéré depuis la terre), et Fluidics (dynamique des fluides dans l'espace). Ces expériences doivent également servir "au grand public". Il s'agira notamment d'étudier l'épaisseur des artères qui diminuent en apesanteur. "Il se passe la même chose lorsqu'on vieillit".
Thomas Pesquet fera pousser dans l'espace de la moutarde, des radis et des lentilles
"Dans l'espace, il y a de la recherche fondamentale (physique des particules, recherches sur les matériaux, des innovations) mais il y a aussi une partie éducative pour stimuler les jeunes, leur montrer", déclare Marc Pircher, directeur du CNES à Toulouse.A ce titre, un appel d'offres avait été lancé en 2015 auprès des établissements scolaires. Les propositions des lycées Charles De Gaulle à Dijon, Léon Blum au Creusot et Saint-Ornes, dans la banlieue de Toulouse ont finalement été retenues. Le projet consiste en une "étude expérimentale de l'impact de l'impesanteur sur le développement morphologique des végétaux chlorophylliens en interaction avec leur génotype". C’est ainsi que Thomas Pesquet fera pousser dans l'espace de la moutarde, des radis et des lentilles. L'expérience, baptisée Ceres, est une manipulation qui a pour but de démontrer l’influence de la gravité sur la croissance des graines.
Une partie des lycéens bourguignons se sont rendus au Centre Spatial de Toulouse en juin dernier pour finaliser leurs expériences.
L'ensemble de ces expériences devrait occuper à peu près "la moitié du temps" du Français. "Les journées des astronautes sont chargées" : lever à 06H30 GMT, puis "on travaille du lundi au vendredi de 8H30 (GMT) à 19H00 (GMT) avec une coupure d'une heure (à la mi-jounrée), le samedi matin étant réservé au ménage et le dimanche, c'est repos!"