Pour une guerre que l'on annonçait courte, en ce début 1917, on tient - coûte que coûte - sur le front mais aussi à l'arrière, avec une certaine lassitude. A Dijon comme ailleurs, tout se raréfie et devient cher.
L'organisation du rationnement
En 1916 déjà, face à la pénurie de charbon, la ville organisait des distributions rationnées et tarifées pour lutter contre la spéculation. En 1917, vont s'ajouter des restrictions alimentaires. L'armée continue ses réquisitions, mais les terres agricoles ne sont plus aussi productives qu'avant-guerre et au marché, les légumes (quand il y en a), la viande, les volailles, les poissons, sont hors de prix et les œufs sont même vendus à l'unité!L'augmentation des produits rationnés
La situation s'aggrave fin janvier-début février 1917 : la neige, le gel, le verglas perturbent gravement les transports et l'approvisionnement des villes. La première mesure de rationnement est instaurée à Dijon le 20 février par arrêté préfectoral : un carnet de sucre est distribué aux habitants. Les pâtisseries ont l'obligation de fermer deux jours par semaine et en Avril une loi autorise l'utilisation de saccharine. Des taxes s'appliquent sur le beurre et sur le fromage. On mange du pain noir fait de blé, de maïs et d'orge, selon des proportions fixées par une loi. Et ce pain est rationné selon des catégories d'âge et de travail.L'envolée des prix, le marché noir, les privations ... tout cela va conduire à des tensions sociales et à des grèves pour l'augmentation des salaires. Mais les français supporteront ces restrictions... tant bien que mal ... jusqu'en 1921 pour ce qui concerne le sucre.
Source archives :
- Musée de la vie Bourguignonne
- Archives Municipales de Dijon
- Pathé Gaumont
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