Les corps de quatre patients morts dans des circonstances troubles lors d'opérations à Besançon ont été exhumés afin de déterminer si ces décès sont imputables à l'anesthésiste déjà mis en examen pour sept empoisonnements, dont deux mortels, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.
Quatre "exhumations de corps" ont été "réalisées en décembre (...) dans le (...) Jura, avec l'accord préalable des familles", a indiqué à l'AFP le procureur de la République de Besançon, Etienne Manteaux, confirmant une information du Parisien/Aujourd'hui en France.
Ces exhumations sont "en lien avec l'affaire (Frédéric) Péchier", l'anesthésiste soupçonné d'avoir empoisonné sept patients âgés de 37 à 53 ans, entre 2008 et 2017, lors d'opérations sans difficultés particulières dans deux cliniques privées de Besançon, a-t-il ajouté.
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L'anesthésiste, qui a été mis en examen en mai 2017 et placé sous contrôle judiciaire, clame son innocence. Selon une source proche de l'enquête, les corps exhumés sont ceux de deux hommes et de deux femmes décédés dans l'une des cliniques où exerçait M. Péchier.
Des prélèvements ont notamment été effectués afin de rechercher la présence éventuelle de produits toxicologiques et de déterminer si les quatre patients ont pu être empoisonnés, selon cette même source. Jusqu'à présent, Frédéric Péchier est soupçonné par les enquêteurs de sept cas d'empoisonnement. Les sept patients avaient fait des arrêts cardiaques: deux en sont morts et cinq ont pu être réanimés.
Selon les éléments de l'enquête, ils avaient reçu des doses létales de potassium et d'anesthésiques volontairement administrées. Praticien réputé du milieu médical local, Frédéric Péchier n'était pas en charge de ces personnes, mais il avait été appelé pour ranimer certaines d'entre elles.
Le fait que l'anesthésiste ait exercé dans les deux établissements où les incidents opératoires se sont produits et qu'il ait parfois posé le bon diagnostic pour réanimer ces patients en arrêt cardiaque le désigne comme principal suspect aux yeux des enquêteurs. Ces derniers le soupçonnent d'avoir sciemment modifié les poches d'injection de ses confrères afin de créer des incidents opératoires pour pouvoir ensuite exercer ses talents de réanimateur.