Besançon : La justice ne lève pas la mise en examen de l'anesthésiste soupçonné d'empoisonnements

La chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Besançon (Doubs) a rendu sa décision ce mercredi 28 novembre. Le médecin soupçonné de plusieurs empoisonnements dont deux mortels demandait pour la seconde fois à être placé sous le statut de témoin et non de suspect mis en examen. 

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Un nouveau rendez-vous judiciaire pour Frédéric Péchier. Le médecin anesthésiste mis en examen en mars 2017 pour "empoisonnement avec préméditation" demandait la levée de sa mise en examen. Cette seconde demande avait été déposée le 25 octobre 2018. Le médecin s'était déjà vu refuser une première fois la levée de sa mise en examen en septembre 2017.

 



La chambre de l'instruction s'est opposée à la levée de la mise en examen du médecin. Les magistrats ont en revanche accepté que des éléments d'expertises privées soient transmis aux experts judiciaires. Le juge d'instruction s'y était opposé dans un premier temps. Les avocats de Frédéric Péchier avaient fait appel.
 

Des soupçons d'empoisonnement sur sept patients


Le praticien bisontin est soupçonné d'avoir empoisonné sept patients âgés de 37 à 53 ans. Les faits remontent à une période allant de 2008 et 2017, lors d'opérations sans difficultés particulières dans deux cliniques privées de Besançon. Selon les investigations de la police judiciaire, des doses létales de potassium et d'anesthésiques locaux ont été volontairement administrées aux patients, provoquant des arrêts cardiaques. Cinq ont pu être ranimés, deux sont morts.

Défendu par Me Randall Schwerdorffer, le médecin clame son innocence et crie depuis le début de l'affaire au complot, à la jalousie. "C'est un moment terrible, je suis innocent de toutes les accusations à mon encontre" disait-il au printemps 2017. Son avocat réfute la thèse du pompier pyromane ou du serial killer omnipotent. "Mon client est un homme dévasté humainement et financièrement" explique aujourd'hui son défenseur. Depuis sa mise en examen, le médecin n'a plus le droit d'exercer. 

Les enquêteurs devaient se pencher sur une quarantaine d'événements indésirables graves dans les cliniques où a exercé l'anesthésiste. Au terme de deux ans d'enquête, on s'orienterait vers la clôture de l'instruction selon une source proche du dossier. Si l'enquête confirme et étaye les soupçons, le médecin est sous le coup d'un renvoi vers la Cour d'assises. Le parquet évoquait au début de l'enquête des indices graves et concordants. 

Pour les parties civiles, une levée de la mise en examen est impensable.  Me Frédéric Berna s'y oppose : « Le Dr Péchier se plaint de la durée de la procédure, mais il faut bien comprendre que pour les parties civiles, cette durée est tout autant difficile à supporter. Contrairement à ce que prétend la défense, il y a des indices graves et concordants qui justifient cette mise en examen » disait-il lors de la dernière audience au palais de justice de Besançon. 

Amandine Lehen dont le père a succombé à un dose de lidocaïne 5 fois supérieure à la dose léthale attend depuis plus de 10 ans. "J'ai toujours espéré avoir une réponse" confiait-elle.




 
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