Disparition de Narumi Kurosaki à Besançon : un procès possible, en 2020, avec ou sans Nicolas Zepeda

Etienne Manteaux, procureur de la République de Besançon, s'est exprimé ce jeudi au sujet de Nicolas Zepeda, principal suspect de l'affaire Narumi Kurosaki, et a détaillé les faits qui se sont déroulés au Chili la semaine dernière.

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Le procureur de la République de Besançon, qui n'avait pas souhaité s'exprimer à l'issue de l'interrogatoire du suspect auquel il a assisté au Chili, a détaillé les faits devant la presse ce jeudi 25 avril depuis le tribunal de Besançon.

Une trentaine de journalistes, dont de nombreux journalistes japonais, avaient fait le déplacement. Etienne Manteaux a tenu à rappeler le contexte particulier de cette affaire, dont les protagonistes sont Narumi Kurosaki, victime de nationalité japonaise et Nicolas Zepeda, principal suspect de nationalité chilienne.
 


"Les autorités chiliennes ont répondu promptement à la demande d'entraide. Nous envisagions des délais plus longs, environ 5-6 mois. Les autorités chiliennes ont executé tous les actes que nous leur avons demandés" a débuté le procureur bisontin tout en rappelant les trois objectifs de la visite d'une délégation judiciaire française au Chili. 

Le but était d'abord de "faire connaissance et échanger" avec les magistrats chiliens en charge de l'exécution des demandes françaises, "puis de comprendre les intentions des autorités par rapport au traitement de ce dossier et enfin l'exécution d'actes judiciaires réclamés par la France".
   

95 questions posées, 95 refus de répondre 


L'interrogatoire du principal suspect, en date du 17 avril, a duré une heure et demi. 95 questions, "minutieuses" et extrêmement précises ont été posées à l'intéressé en raison du grand nombre d'éléments à charge dont dispose la justice française. "Nous avions insisté pour que toutes les questions soient posées" a expliqué Etienne Manteaux, en précisant que le suspect a fait valoir, à chaque fois, pour chaque question, son droit au silence.

Arrivé d'apparence confiant à l'interrogatoire, Nicolas Zepeda, fils d'une famille chilienne fortunée est apparu bien moins sûr de lui à l'évocation des éléments accablants dont disposent les enquêteurs bisontins. 

Le père, la mère et les deux soeurs jumelles du suspect ont également été interrogés par les autorités judiciaires chiliennes. Ils ont tous fait valoir, eux-aussi, leur droit au silence.

Une perquisition a eu lieu dans l'appartement où résidait Nicolas Zapeda, à Santiago. Ce "vaste logement" appartient à son père. Des supports informatiques ont été saisis et vont être analysés par les autorités chiliennes.  

Quelles seront les suites de cette procédure ?


"Les autorités n'avaient ouvert aucune enquête autonome. C'est ce qu'on appelle les enquête miroirs. Dans certains cas, des enquêtes distinctes peuvent etre ouvertes dans différents pays. Les magistrats chiliens ont indiqué qu'ils manquaient d'éléments à charge à l'encontre de Nicolas Zepeda et qu'ils faisaient confiance à la justice française pour mener à bien l'enquête" a détaillé Etienne Manteaux.

Le Chili s'est engagé à éxecuter tous les actes "à l'été", a indiqué le procureur bisontin. Une nouvelle demande d'extradition sera formulée.

"Je n'ai pas à me prononcer sur les chances de réussite de l'extradition. La cour suprême a des délais plutôt courts et ça ne devrait pas prendre des années pour avoir des réponses" a-t-il précisé. Et d'ajouter qu'il y aura un renvoi pour assassinat et un procès à Besançon, possiblement en 2020, puisque de nombreux éléments sont versés au dossier et incriminent Nicolas Zepeda, et ce malgré le fait que le corps de la jeune Narumi Kurosaki n'a toujours pas été retrouvé. 

Relire tous nos articles au sujet de l'affaire Narumi Kurosaki.
 
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