De la secrétaire d'Etat à l'égalité femmes-hommes aux associations féministes, sur la toile, des voix s'élèvent pour dénoncer la stratégie de défense de l'avocat de Jonathann Daval.
Le traitement médiatique des violences conjugales a des allures d’Arlésienne. Et la problématique s’aiguise à mesure que les tweets fleurissent, cinglants et indignés.
Marlène Schiappa, secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes, s'est emportée peu après l'intervention de Randall Schwerdorffer, avocat du mari d'Alexia Daval.
« Alexia avait une personnalité écrasante »
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 30 janvier 2018
Pour tous ceux qui demandent un exemple de « victim-blaming » dans le récit, en voici. #féminicides
Cc @MESNIERThomas @laurossignol @RixainMP @G_GouffierCha @titiou @AssiaBenziane pic.twitter.com/fpQxEbotZ0
Elle a dénoncé le « victim-blaming » qui consiste à dédouaner le coupable en imputant partiellement à la victime une part de sa responsabilité.
Pour beaucoup, la défense choisie par l'avocat de Jonathann Daval en est un parfait exemple. Il évoque un couple qui "vivait une relation avec de très fortes tensions". Alexia avait une personnalité écrasante, [Jonathann Daval] se sentait rabaissé, écrasé. À un moment, il y a eu des mots de trop, une crise de trop, qu'il n'a pas su gérer".
Sur la toile, les reproches fusent également à l'encontre de la secrétaire d'État. On accuse Marlène Schiappa de s’impliquer dans une affaire encore en cours. Elle se défend, d’abord sur Twitter.
« Je ne rentre pas dans cette affaire judiciaire, je lutte contre la banalisation des violences conjugales: ça suffit ! Les médias ont une responsabilité. Rien ne justifie, n’excuse que l’on frappe, tue sa femme ! Rien ! » https://t.co/FUj1wEkmT6
— MarleneSchiappa (@MarleneSchiappa) 31 janvier 2018
... Puis au micro de RTL ce mercredi matin. "L'idée, c'est de dire qu'à chaque fois qu'une femme est victime de violences sexistes ou sexuelles et ici d'un féminicide, on trouve des raisons qui justifieraient le fait que cette femme ait été victime. On fait comme si la victime elle-même était coupable d'avoir été victime ".
D'autres voix s'insurgent contre le vocabulaire employé par les médias. Plus qu'un simple "fait divers", la mort d'Alexia Daval est un "féminicide".
La journaliste Titiou Lecoq, qui recense depuis l'an dernier les meurtres de femmes par leurs conjoints ou ex-conjoints, vient d'ajouter la mort d'Alexia Daval dans la tragique liste des féminicides.
Mise à jour pour la liste 2017 de @libe pic.twitter.com/GCd4lTVfCW
— Titiou Lecoq (@titiou) 30 janvier 2018