Ce lundi 14 mars est le dernier du jour du procès de Mark Van Nierop, le dentiste néerlandais accusé d'escroquerie et de mutilation. La parole est aujourd'hui au procureur et à la défense de l'accusé.
Un jugement pour Avril
Le tribunal correctionnel de Nevers a placé son jugement en délibéré, et rendra son jugement le 26 avril à 11h30.
8 ans de prison requis
Lucile Jaillon-Bru, procureur de la République, a requis 8 ans de prison à l'encontre de Mark Van Nierop, au regard de "aucun élément ne peut amoindrir sa responsabilité pénale".
De plus la procureure a assorti la peine d'une interdiction permanente d'exercer sa profession.
Ses réquisitions ont fait écho à une expertise psychologique selon laquelle la personnalité du prévenu alliait "absence totale de compassion et cupidité".
11 200 euros d'amende
De plus, Mark Van Nierop devra régler 16 amendes de 700 euros pour les contraventions de quatrième classe.
Pour le collectif des victimes, un soulagement
Nicole Martin, présidente du collectif des victimes "collectif dentaire de Château-Chinon", s'est félicitée du réquisitoire de la procureure. Cela permet maintenant une reconnaissance officielle du statut de victime, des membres de l'association.
De plus, l'action du collectif a été saluée par Mme la Procureure.
L'avocate de Van Nierop a plaidé pendant près de 4 heures
Dans une plaidoirie de près de quatre heures lundi après-midi, son avocate, Me Delphine Morin-Meneghel a dit comprendre que son attitude "puisse être prise pour du mépris", considérant pour sa part qu'il s'agit d'une "glaciation des sentiments".
"Vide intérieurement'
"La problématique de Van Nierop, c'est qu'il a besoin de paraître pour être", a-t-elle ajouté. Ses belles voitures, achetées en leasing (ou crédit-bail); sa somptueuse maison, acquise à crédit; ses belles femmes, deux anciennes prostituées.
"Quand il perd tout matériellement, ça révèle au monde qu'il n'est rien, qu'il est vide intérieurement", a poursuivi Me Morin-Meneghel.
"Certains actes pouvant paraître choquants sont en fait conformes aux recommandations" de la profession, a-t-elle plaidé.
L'avocate, qui a soutenu que "dans beaucoup de cas, les faits de violences volontaires n'étaient pas constitués", a ensuite passé en revue chaque plaignant en réclamant nombre de requalifications, de relaxes ou faisant valoir la prescription de certaines
infractions.
92 victimes recensées
Sur les 92 victimes recensées, 74 auraient subi une mutilation, à savoir, la perte totale ou partielle d'une ou plusieurs dents, par arrachage, ou dévitalisée.
Sur une centaine de victimes, la procureur a retenu des mutilations pour 53 d'entre elles, demandant une requalification des faits pour 20 autres, notamment en "violences avec préméditation", et trois relaxes.
La réaction de Nicole Martin, présidente de l'association des victimes du dentiste, propos recueillis par Régis Guillon
Le reportage de Régis Guillon et Tania Gomès
Intervenants :- Delphine Morin-Meneghel, Avocate du dentiste
- Nicole Martin, Présidente du Collectif Dentaire du Morvan
- Lucile Jaillon-Bru, Procureur de la République de Nevers