Un foyer de fièvre catarrhale ovine, qui attaque les ruminants (ovins, bovins, caprins), a été détecté dans l’Allier, une région d’élevage voisine de la Bourgogne. C’est une mauvaise nouvelle pour les éleveurs bovins. Des mesures ont été mises en place pour contenir l'épidémie.
La maladie a été détectée dans un élevage bovin et ovin de l'Allier, grande région d'élevage qui jouxte la Bourgogne.
"Les analyses conduites sur 147 bovins ont montré 27 cas positifs et sur 175 ovins, 6 cas positifs", a précisé le ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, vendredi 11 septembre 2015.
L'élevage concerné a été aussitôt placé "sous surveillance renforcée et les mouvements d'animaux bloqués au sein de l'exploitation". De plus l'élevage concerné est isolé par une "zone de protection et de surveillance de 150 km de diamètre".
Comme le veut la réglementation européenne, toute la zone menacée par fièvre catarrhale ovine (21 départements au total) doit appliquer une restriction des mouvements d'animaux et une interdiction de regroupement.
La zone de protection mise en place englobe la totalité de la Nièvre et une grande partie de la Saône-et-Loire. Ces deux départements totalisent 85 % des exploitations spécialisées dans la viande en Bourgogne.
Cliquez ici pour consulter l'arrêté du 11 septembre 2015 définissant les zones réglementées relatives à la fièvre catarrhale du mouton
- Marcel Cottin, éleveur d’ovins et responsable de la section ovine FDSEA
- Emmanuel Bernard, éleveur de bovins et administrateur à la Fédération nationale bovine
Pourquoi la Bourgogne est-elle touchée ?
Le retour de la fièvre catarrhale ovine est une très mauvaise nouvelle pour les éleveurs de charolais qui sont très nombreux en Saône-et-Loire et dans la Nièvre. Ils ne vont plus pouvoir exporter leurs broutards vers l’Italie.Or, le secteur, qui est confronté à la chute des prix en France, comptait justement se relancer grâce aux exportations.
De plus, l’incertitude règne sur le marché aux bestiaux de Saint-Christophe-en-Brionnais. Pourra-t-il se tenir mardi 15 septembre ? Pour le moment, nul ne le sait. Les éleveurs devront patienter jusqu’à lundi pour savoir quelle décision a été prise par les services de l’Etat. C'est aussi l'attente concernant les marchés de Moulins-Engilbert et de Corbigny dans la Nièvre.
Pour le moment, les éleveurs savent seulement que les abattoirs peuvent continuer à fonctionner, y compris ceux qui se trouvent dans la zone concernées par les mesures contre la fièvre catarrhale ovine. A la condition toutefois que les véhicules qui servent à transporter les animaux soient désinfectés.
Au total, c’est 80% du cheptel de Saône-et-Loire qui est impacté par les mesures prises contre la maladie
Quand va débuter la campagne de vaccination ?
Une campagne de vaccination devrait débuter la semaine prochaine dans le département."Dès la semaine prochaine nous aurons 1,3 million de doses de vaccin à notre disposition", a annoncé le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll. "J'envisage de vacciner massivement, mais le périmètre dépendra des informations qu'on aura", a-t-il ajouté. "Il faut être dans l'action rapidement et dans la transparence sinon on laisse le temps à la maladie de se disséminer".