Le lycée Sainte-Marguerite-Marie de Verosvres (Saône-et-Loire) doit fermer ses portes en juin. L'association Le Pont propose de le réhabiliter en Centre d'accueil pour demandeurs d'asile (CADA) pour y loger 150 réfugiés syriens. La majorité des habitants s'y oppose fermement.
Depuis plusieurs semaines maintenant, les Vroulons (habitants de Verosvres) se mobilisent contre le projet d'accueil de réfugiés syriens. Des pages Facebook, des pétitions sont créées à cette fin. L'ambiance est tendue dans le village, car certains dénoncent des propos extrêmes et une "chasse aux sorcières".
La pétition en format papier aurait recueilli plus de 1700 signatures en mairie de Verosvres. A ce jour, la pétition en ligne a reccueilli 58 signatures.
Une page Facebook "Non aux 150 migrants" a aussi été créée.
Les habitants et Éric Martin, le maire de la commune, se disent favorable à la venue de une à deux familles d'origine syrienne. Mais ils considèrent que 150 personnes déstabiliseraient le village. Sur une population de 440 âmes, la venue des réfugiés représenterait une hausse de 35% d'habitants.
De plus, la commune ne dispose pas des infrasctructures (transports, écoles...) pour accueillir ces personnes dans de bonnes conditions, estiment-ils.
Gilbert Payet, prefet de Saône-et-Loire, a pourtant tenté de rassurer les villageois. Le CADA ne serait pas un centre de longue durée. Les demandeurs d'asile ne seraient voués à rester que pour une durée de 4 mois, le temps d'obtenir le statut de réfugié, avait-il expliqué au Journal de Saône-et-Loire. Ils sont ensuite libres de se déplacer où ils le souhaitent.
Le préfet avait également souligné l’urgence de trouver des lieux susceptibles d’abriter des familles de demandeurs d'asile : "Depuis la décision du chef de l'État d’accueillir 30 000 personnes en deux ans, nous sommes en recherche quasi-permanente de structures d’accueil. Il est important de faire l’inventaire des lieux pouvant s’y prêter pour faire face à cette demande."
Des appels à un débat calme et raisonné
Certains Vroulons, peu fiers de voir le petit village, habituellement tranquille, se transformer face aux réactions parfois violentes de ses habitants, appellent au calme et à un débat raisonné.Mme Becker, habitante de Verosvres, a adressé à nos confrères du Journal de Saône-et-Loire une lettre ouverte, dénonçant par la même occasion, les discours virulents tenus par une partie de la population à l'encontre de ces réfugiés.
Après l'annonce de l'accueil de 150 migrants à #Verosvres, des habitants s'élèvent contre les messages de haine https://t.co/7VyEyBMiuI
— JSL Charolais (@JSLCharolais) 27 mars 2016