Au 31 décembre 2015, les droits de plantation disparaissent. Ils seront remplacés par des autorisations de plantation. Ce changement de réglementation est une décision européenne. Il pourrait modifier le visage du vignoble français. En Bourgogne, ceci-dit, on reste serein.
Les droits de plantation sont morts, place aux autorisations de plantation ! Il ne s'agit pas d'un simple changement de nom mais cela augure peut-être d'une petite révolution dans le monde viticole français. Cette mesure de libéralisation de la culture du vin est voulue par Bruxelles depuis près de dix ans. Mais les vignerons de plusieurs pays de l'Union, dont les Français, ont fait un intense lobbying pour la retarder et l'amender.
Des nouveaux vins sans indication géographique
Au 1er janvier 2016, les autorisations de plantation modifient le zonage du vignoble français. Aux côtés des flacons estampillés Appellation d'Origine Contrôlée/Protégée (AOC/AOP) et des bouteilles en Indication Géographique Protégée (IGP), on pourra trouver des Vins Sans Indication Géographique (VSIG). Le consommateur pourrait ainsi acheter des vins de régions qui n'étaient pas considérées comme viticoles : des vins de Picardie, d'Ile-de-France, etc... Produits en quantités confidentielles par des association, ils n'étaient jusqu'alors pas commercialisables car interdits à la vente.
Plus de surfaces
Cette mesure est également censée permettre aux vignerons d'étendre leurs domaines ou de planter de nouvelles vignes. Chaque année, cela pourrait déboucher sur 8.000 hectares supplémentaires en France, soit 1% de la surface nationale.Les inquiétudes du monde viticole épargnent la Bourgogne
Ce qui inquiète le monde viticole français, c'est qu'on puisse planter des vignes n'importe où sans tenir compte du terroir, du sol ou de l'ensoleillement. Cela conduirait à abaisser la qualité de la production nationale et à écorner l'image de marque des vins français, notamment à l'export.Dans le vignoble champenois, on s'étrangle déjà de voir arriver de mauvais vins effervescents sur le marché. En Bourgogne, on est beaucoup plus serein. En 2016, dans la région, les autorisations de plantation seront contingentées à hauteur de 330 hectares, AOC obligent. Un accroissement raisonnable et raisonné qui n'angoissent pas les viticulteurs bourguignons !
Le reportage de M. picoche et Y. Etienne avec :
- Benoit Lahaye, viticulteur
- Séverin Barioz, directeur de la Confédération des appellations et des vignerons de Bourgogne
- François Patriat, président du Conseil Régional de Bourgogne
Viticulture : les autorisations de plantation... par France3-Bourgogne