Après l'ère Olivier Létang, le Stade rennais ouvre une période d'incertitudes

Le Stade rennais a ouvert vendredi une période d'incertitudes avec l'annonce surprise du départ de son président Olivier Létang, qui quitte le club "à contrecoeur". Un séisme, avec peut-être des conséquences sur la bonne forme du 3e de Ligue 1 samedi contre Brest (20h00)

Avec le 9e budget du championnat, le Stade rennais figure à la troisième place depuis fin décembre et commence à rêver du podium final, après un parcours plus qu'honorable en Ligue Europa la saison dernière et un sacre en Coupe de France en mai dernier. C'était le premier trophée du club depuis 48 ans, et les Rennais sont encore en course pour le conserver.

Dans un communiqué publié vendredi, l'actionnaire François-Henri Pinault a reconnu que le club breton avait "franchi de nouvelles étapes dans sa progression" depuis l'arrivée d'Olivier Létang à la présidence en novembre 2017.

Mais il a aussi assuré que le club pouvait "s'appuyer sur de solides équipes pour poursuivre la saison en cours dans les meilleures conditions". En attendant un successeur à Létang, Jacques Delanoë, actuel président du conseil d'administration, doit assurer l'intérim.

Ancien joueur puis dirigeant de Reims, Olivier Létang, a été directeur sportif du Paris Saint-Germain de 2012 à 2017, avant d'être appelé à Rennes avec mission d'apporter stabilité et ambition au club breton.

Argent-roi

L'arrivée de cet homme au fort caractère avait provoqué le départ de Christian Gourcuff, alors entraîneur de Rennes, qui voyait en lui l'incarnation du football soumis à l'argent-roi. Même si les résultats sportifs ont rapidement suivi, ses relations avec l'actuel entraîneur Julien Stéphan, chargé d'abord d'assurer l'intérim après le départ de Sabri Lamouchi en novembre 2018 puis prolongé compte tenu de ses succès, sont notoirement fraîches.
De plus, la gestion de Létang a été mise en question ces derniers mois, avec le départ de plusieurs cadres à l'automne et de choix de mercato sujets à caution : départ de 60% des titulaires et recrues lentes à s'intégrer cet été, arrivée en grande pompe du champion du monde Steven Nzonzi, avec un salaire disproportionné par rapport aux habitudes du club.
"Nous avons vécu 27 mois inédits et intenses au cours desquels le Stade rennais a battu de nombreux records sur et en dehors du terrain. Le Stade rennais ne s'est jamais aussi bien porté sportivement et économiquement", a assuré Létang, cité dans le communiqué du club.

"Je vous quitte évidemment à contrecoeur mais je ne vous oublierai pas, l'ambiance du Roazhon Park va me manquer", a-t-il ajouté.

"Grain de folie"

En principe, cette ambiance ne devrait pas faire défaut samedi pour un derby breton contre Brest, au cours duquel les Rennais, désormais talonnés au classement par Lille (4e) après leur défaite dans le Nord mardi (1-0), auront à coeur de repartir de l'avant.

Après un festival offensif la semaine dernière (5-4 à Angers, 3-2 contre Nantes), les hommes de Julien Stéphan ont paru un peu émoussés mardi, à l'image de l'étoile montante Eduardo Camavinga, qui a perdu de son éclat ces dernières semaines.
"Il a un petit peu moins de fraîcheur. Il faut essayer de passer au mieux cette période, et surtout qu'il ne se blesse pas, et il retrouvera ensuite de l'énergie pour la fin de saison", a assuré Stéphan dans sa conférence de presse d'avant-match jeudi.

Une manière de le faire souffler serait de dégainer dès samedi sa nouvelle arme fatale : Nzonzi. Après deux mois loin des terrains, le milieu "n'est pas encore à 100%, mais ça avance bien".

"On voit déjà à l'entraînement sa vista, sa qualité de passe, il voit avant de recevoir, il gère aussi très bien le ballon", a promis Stéphan, en appelant ses joueurs à remettre dans leur jeu ce "grain de folie" qui leur a souvent réussi ces derniers temps... et qui semble aussi toucher désormais les étages supérieurs du club.

 
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