Dès lundi 29 juin, le service passager va pouvoir reprendre entre l'Angleterre, l'Irlande, la France et l'Espagne. Une reprise progressive, échelonnée, et dans le respect des règles sanitaires.
"C'est la fin d'une période difficile et, je l'espère, le début d'un bel été. Vous nous avez tous manqué et nous sommes impatients de vous accueillir à nouveau à bord dans quelques jours, vous et vos familles."
C'est par ces mots que Christophe Mathieu, le directeur général du groupe Brittany Ferries conclue un communiqué publié cette semaine par la compagnie maritime. Depuis le début du confinement, la Brittany Ferries ne transportait plus que du fret entre entre la France, le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Espagne.
La reprise du service passager se faisait attendre, elle s'annonce enfin. "Les différents gouvernements semblent toujours converger vers un calendrier permettant une reprise du tourisme et des voyages internationaux et la levée, nous l'espérons, des mesures de quatorzaine." se réjouit Christophe Mathieu. "Nous sommes très heureux d'accueillir à nouveau les vacanciers à bord en juin".
Reprise partielle, échelonnée, et sanitaire
La compagnie maritime précise que les cabines seront obligatoires lors des traversées et que le nombre de passagers à bord de ses navires sera réduit, parfois de plus de 60% par rapport à la capacité maximale. Cette restriction s'appliquera "a minima jusqu'à la mi-juillet", et seuls huit navires, sur les onze que compte la compagnie, embarqueront des passagers.
Les bateaux n’embarqueront qu’une petite partie de leur capacité de passagers, 850 contre 2400 sur le Pont-Aven par exemple. "Ils passeront directement de leur véhicule à leur cabine", explique la compagnie. "Nous n’ouvrons pas de réservations de sièges inclinables et les espaces collectifs comme les bars et les restaurant du bateau restent fermés. Les passagers ne croiseront personne d’autre pendant la traversée. C’est très safe", expliquait la semaine dernière le président de la compagnie Jean-Marc Roué.
Ainsi, L'Etretat, le Barfleur et le Normandie Express ne reprenderont pas dès lundi leurs rotations régulières, du fait d'un "manque de visibilité de la demande sur la période estivale", mais aussi du fait du nombre restreint de cabines sur ces navires, explique la compagnie à l'AFP. Le Connemara assurera les lignes Le Havre - Portsmouth, et Cherbourg - Portsmouth. Le port de Poole ne sera pas desservi pour l'instant.
Le débarquement des passagers se fera en outre de manière échelonnée pour éviter les files d'attente dans les cages d'escalier, les ascenseurs et le garage. "Ce sera aussi une expérience différente à bord de nos navires et j'attire votre attention sur le guide des 12 mesures pour voyager en toute sécurité avec Brittany Ferries cet été qui a fait l’objet de notre campagne: Ensemble & Protégés", précise Christophe Mathieu.
La tempête Coronavirus
Fortement touchée par la crise du coronavirus, la compagnie prévoit une perte de chiffre d'affaires entre mars et fin octobre comprise entre 200 et 250 millions d'euros. En 2019, son chiffre d'affaires avait atteint 469 millions d'euros.
Le président de la compagnie Jean-Marc Roué rappellait mardi 16 juin dernier que "Les réservations pour juillet et août ne sont qu’au tiers d’un été normal, avec seulement 250.000 passagers", alors que la période représente normalement 60% du chiffre d'affaires.
La compagnie a également annoncé le 19 juin dernier mettre fin au contrat signé avec le chantier allemand FSG pour la construction de ce qui devait être son premier navire propulsé au gaz naturel liquéfié (GNL), le Honfleur. Impossible aujourd’hui de savoir, auprès de la compagnie, si le projet de navire est bel et bien abandonné, ou si un nouveau chantier se verra confier l’achèvement des travaux.
Brittany Ferries emploie entre 2.400 et 3.100 personnes selon la saison. En 2019, la compagnie a transporté 2,5 millions de passagers, 866.000 voitures et 201.500 camions entre la France, le Royaume-Uni, l'Irlande et l'Espagne.