Pour Christophe Castaner, "il ne saurait être question" de la démission de Richard Ferrand

Le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a déclaré mercredi qu'"il ne saurait être question" de la démission de Richard Ferrand, ministre de la Cohésion des territoires, au coeur d'une affaire immobilière révélée par Le Canard enchaîné.

"Sur la question de démissionner, la question ne s'est pas posée", "la probité du ministre n'est en rien remise en cause", "il ne saurait être question de sa démission", a déclaré Christophe Castaner lors du compte-rendu du Conseil des ministres. 

"Il n'y a pas de mise en cause par Le Canard enchaîné de Richard Ferrand. Il y a une information que Richard Ferrand lui-même ne conteste pas, qui relève d'un acte qui n'est pas délictuel, ni pénal, d'un acte de droit commun", "un acte de droit privé parfaitement légal", a également déclaré le porte-parole du gouvernement.

Selon Le Canard enchaîné, en 2011, les Mutuelles de Bretagne, dont Richard Ferrand était le directeur général, avaient souhaité louer des locaux commerciaux à Brest (Finistère) pour ouvrir un centre de soins et avaient choisi entre trois propositions celle d'une société immobilière appartenant à la compagne de Richard Ferrand

Cette dernière, selon l'hebdomadaire, monte alors très rapidement une société civile immobilière (SCI) et la promesse de location lui permet d'obtenir un prêt bancaire équivalent à la totalité du prix de ces locaux "en mauvais état". 

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Outre une rénovation complète des locaux par la mutuelle pour 184.000 euros, toujours selon Le Canard, la valeur des parts de la SCI "a été multipliée par 3 000" six ans plus tard.

"Richard Ferrand doit démissionner" selon les jeunes socialistes du Finistère

Dansun communiqué, les jeunes socialistes du Finistère ont demandé la démission de Richard Ferrand : "alors que l’élection présidentielle a été marquée par les affaires, que la défiance des citoyens à l’égard de leurs représentants n’a jamais été aussi forte et qu’Emmanuel Macron s’est engagé à faire adopter une loi de moralisation de la vie publique, Richard Ferrand doit démissionner".

Ils ajoutent : "la justice devra déterminer la légalité de ces actes. Il est toutefois inadmissible moralement qu’un élu ou sa famille puisse s’enrichir aux dépens des sociétaires d’une mutuelle ou des contribuables. Le conflit d’intérêt est manifeste. Richard Ferrand doit en tirer toutes les conséquences et quitter son ministère".
Réactions aux "affaires Ferrand" dans la 6ème ciconscription du Finistère, là où Richard Ferrand est candidat à sa propre succession, dans le cadre des toutes prochaines législatives. Intervenants : Jean-Michel Lucas, conseiller municipal de Landeleau Candidat La France Insoumise - Christian Troadec, maire de Carhaix, candidat "Oui la Bretagne" - Gaëlle Nicolas, maire de Chateaulin, Candidate Les Républicains

"Il y a la morale" selon Marine Le Pen

Alors qu'on lui demandait si elle souhaitait la démission de Richard Ferrand, Marine Le Pen a répondu dans l'émission Questions d'info (LCP-AFP-Le Monde-France Info) que "quand on veut que la première loi soit une loi de moralisation, dans moralisation, il y a morale. M. Ferrand devrait en tirer les conséquences lui-même".

"La moindre des choses, s'il en tire les conséquences, c'est de poser sa démission" de ministre de la Cohésion des territoires, a ajouté l'ex-candidate à la présidentielle, battue par Emmanuel Macron.

Pas d'enquête préliminaire

François Baroin, chef de file de la campagne de LR pour les législatives, a de son côté affirmé mercredi à Tarascon (Bouches-du-Rhône) que c'était à Richard Ferrand de voir s'il était "en situation désormais de pouvoir exercer" ses responsabilités de ministre.

"Je suis avocat et je suis attaché à la présomption d'innocence", a répondu François Baroin aux journalistes qui l'interrogeaient sur Richard Ferrand. Le sénateur-maire de Troyes est en déplacement depuis mardi dans le Sud pour les législatives.

"C'est à lui d'apprécier précisément la situation politique. Il a été secrétaire général d'un mouvement qui s'est mis en marche pour une large part au nom du renouvellement des pratiques politiques, au nom de la transparence de la vie politique, au nom de la moralisation de la vie politique", a-t-il observé.

"Il a toute la présomption d'innocence", a-t-il insisté. "C'est à lui de voir s'il est en situation désormais, à la lumière des révélations du Canard enchaîné, de pouvoir exercer les responsabilités éminentes que lui a confiées le président de la République. La balle est dans son camp et le problème à poser est plutôt au garde des Sceaux", a-t-il ajouté.

Le parquet national financier ne compte pas ouvrir d'enquête préliminaire après les révélations du Canard enchaîné sur cette affaire immobilière impliquant Richard Ferrand, a indiqué à franceinfo une source proche du dossier.

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