La Confédération paysanne des Côtes-d'Armor et du Finistère ont déposé plainte jeudi pour "extorsion" contre plusieurs industriels du lait que le syndicat accuse de ne pas acheter à un prix correct aux producteurs.
Une cinquantaine de producteurs se sont retrouvés ce jeudi, en fin de matinée, au palais de justice de Saint-Brieuc où ils ont été reçus par le procureur Bertrand Leclerc. Le magistrat doit maintenant examiner les plaintes et voir s'il y a matière à une infraction pénale. Une démarche similaire a été effectuée auprès du tribunal de Quimper, par des agriculteurs du Finistère.
"Emprunter pour travailler"
"On estime qu'en moyenne, les coûts de production se situent autour de 350 euros pour 1.000 litres. Or, le lait est acheté par les industriels à un prix inférieur à 300 euros/1.000 l, parfois même à 270 euros", a expliqué à l'AFP Jean-Marc Thomas, porte-parole de la Confédération des Côtes d'Armor. "La détresse et le malaise qui règnent dans le monde paysan doivent être pris en considération", a-t-il dit.Florence Le Saint, productrice de lait à Pommerit-le-Vicomte (22) fait partie de ces agriculteurs qui s'estiment floués par les industriels laitiers.
Reportage : F.Leroy, J.M. Seigner et G.Hamon, avec Florence Le Saint, productrice de lait à Pommerit-le-Vicomte (22).
"Ceux qui volent les paysans..."
La Confédération paysanne a donc décidé de se battre "contre ceux qui volent le revenu des paysans", écrit le syndicat dans un tract, ajoutant: "Au quotidien, la dignité des éleveurs est bafouée. Ils sont incapables de négocier le prix du lait face à des laiteries"."La valeur ajoutée produite par les industriels n'est pas redistribuée de manière transparente aux éleveurs. La crise n'a pas été vécue de la même manière par tout le monde : les laiteries n'ont pas eu de difficultés financières majeures alors que de nombreux paysans sont aujourd'hui obligés d'emprunter pour payer leurs dettes", relève encore le syndicat.