Plus de 1 500 personnes dans la rue à Guingamp, dans les Côtes-d'Armor, dimanche, pour la défense de l'hôpital. La contestation n'a pas suffi. L'Agence régionale de santé a annoncé ce 15 avril 2024, en même temps qu'une mission d'expertise médicale, la prolongation, jusqu'à fin octobre, de la suspension des accouchements à la maternité de la ville.
"Malgré les actions entreprises, le nombre de soignants, notamment au niveau des effectifs des gynécologues obstétriciens, reste insuffisant pour garantir la sécurité des prises en charge", a annoncé l'ARS (Agence régionale de santé) de Bretagne dans un communiqué de presse. "La suspension temporaire des accouchements est donc reconduite jusqu'au 31 octobre 2024" et "les autres activités continueront de fonctionner normalement", précise le communiqué.
"Mission d'expertise médicale de la situation actuelle et des perspectives"
Le dernier accouchement dans cette maternité remonte désormais à avril 2023. "On n'est pas étonné, car leur projet est la fermeture", a réagi Pascal Lasbleiz, délégué CGT à l'hôpital de Lannion. L'ARS a aussi indiqué que cette période serait "mise à profit pour l'élaboration d'une mission d'expertise médicale de la situation actuelle et des perspectives pour la maternité de Guingamp".
Cette mission, confiée à la présidente du réseau régional de périnatalité, aura pour objectif notamment "d'analyser le contexte de la suspension et la qualité des mesures mises en œuvre pour le parcours des femmes sur le territoire durant la durée de l'arrêt des accouchements à la maternité de Guingamp".
À LIRE : Fermeture de la maternité de Guingamp. Quelles conséquences ?
Plus de 1500 personnes dans la rue dimanche pour soutenir l'hôpital public
Dimanche, plus de 1 500 personnes, dont de nombreux élus, ont manifesté à Guingamp pour soutenir les hôpitaux et le système de santé.
À l'été 2022, un rapport administratif, mandaté par l'ARS, recommandait de fermer la maternité de Guingamp compte tenu d'une démographie médicale, "extrêmement tendue". Le rapport préconisait en particulier de regrouper à Lannion et Saint-Brieuc, les quelque 500 accouchements annuels réalisés à Guingamp ainsi que la chirurgie conventionnelle.
(Avec l'AFP)