Pour la défense de l'hôpital, plus de 1 500 personnes à Guingamp "L'impression d'être oublié du pouvoir central"

Entre 1 500 et 2 000 personnes se sont retrouvées à Guingamp, dans les Côtes-d'Armor, ce dimanche 14 avril 2024, pour défendre l'hôpital. Un département, où l'accès aux soins est de plus en plus compliqué, avec des fermetures de services.

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"On veut du fric pour l'hôpital public, du blé pour le système de santé !" C'est le slogan qui rythme la marche des manifestants. Les comités de défense des hôpitaux et les unions départementales des syndicats appelaient ce dimanche 14 avril 2024 à un grand rassemblement sur le stade du Roudourou à Guingamp, avant un défilé dans la ville, pour l'égalité d'accès aux soins. Ils étaient entre 1 500 et 2 000 à avoir répondu à l'appel. "L’hôpital, on l'a gagné, on va se battre pour le garder !" les formules s'enchaînent au fur et à mesure de la progression du cortège. Des manifestants qui opèrent un arrêt devant le tribunal, pour un dépôt de plainte fictif : "par la présente, la population dépose plainte contre l'ARS et l'État pour les motifs de vol de notre Sécurité sociale et de mise en danger d'autrui".

Manque de personnel et fermeture de services hospitaliers

Une manifestation pour dénoncer une situation sanitaire très critique sur l'ensemble du territoire des Côtes-d'Armor, avec de nombreux services hospitaliers en tension, liés au manque de personnel. "C'est compliqué, explique une infirmière, présente avec beaucoup d'autres soignants dans le défilé, on sent bien que les directions sont tenues par les restrictions budgétaires, et nous, on en subit les conséquences au quotidien."

À l'hôpital de Guingamp dans les Côtes-d'Armor, les accouchements sont suspendus depuis plus d'un an, une suspension à nouveau prolongée pour une durée de six mois. À Dinan, la maternité a définitivement fermé en 2020 et le service des suites de couches doit lui aussi fermer très prochainement. Après plusieurs fermetures, à Lannion, le service des urgences de nuit est régulé depuis le début du mois de mars, ce qui signifie que les patients doivent contacter le 15 avant de pouvoir s'y rendre. 

À Lire : "Veuillez déclarer votre problème entre 8h et 19h" : les urgences de Lannion fermées la nuit, 2 000 personnes manifestent

"Il faut que le gouvernement nous écoute au nom du droit à l'égalité d'accès aux soins"

"On n'a plus de toubib, c'est un vrai problème, on n'a plus rien", témoigne une dame dans le cortège, quand une autre confirme : "On ne peut avoir ni généraliste, ni spécialiste. Les urgences rouvrent et ferment, c'est catastrophique !"

"Moi, je pense qu'on a été complètement négligé, c'est un sentiment partagé par de nombreuses personnes ici, notamment dans les zones les plus rurales, constate Gaël Roblin, conseiller municipal à Guingamp. On a l'impression d'être oublié du pouvoir central et de Paris, Les métropoles passent tout le temps avant nous, parce qu'on est un territoire marqué par la ruralité, par une certaine moyenne d'âge, parce qu'il n'y a pas de métropole dans les Côtes-d'Armor et il n'y en aura jamais, pour des raisons démographiques évidentes.

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"Au nom du droit à la dignité, à l'égalité d'accès aux soins, poursuit l'élu, il faut que le gouvernement fasse preuve de volonté politique et nous écoute. Et nous ne parlons plus à l'ARS, on parle au gouvernement. Il faut qu'il vienne discuter avec nous, pour se rendre compte de la situation." 

Des médecins cubains en renfort : rien de vraiment concret 

Un drapeau cubain flotte au-dessus du cortège. Au début de l'année, était en effet évoquée la venue de médecins cubains à Guingamp, pour renforcer les équipes de l'hôpital public. Un pari lancé par des défenseurs de l'hôpital de Guingamp, qui le 16 février avaient rencontré l'ambassadeur de la plus grande des îles antillaises.

À LIRE : "Si Cuba peut nous aider, ce sera très bien". À Guingamp, des médecins cubains pour sauver l'hôpital public ?

Chaque année, en effet, des dizaines de milliers de médecins cubains sont formés pour venir exercer à l'étranger et sont prêts à venir en France. Les élus locaux sont en discussion avec les autorités de l'île, qui se disent prêtes à envoyer des médecins dans les Côtes-d'Armor. Mais la communauté médicale est partagée sur la question, l'ordre des médecins reste très prudent, beaucoup d'obstacles demeurent et rien n'est encore concrétisé.

(Avec Bleuenn Le Borgne)

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