"Je souhaitais la destruction complète du village", l'incendiaire du Village Gaulois de Pleumeur Bodou condamné à 5 ans de prison

Au printemps, le parc d'attraction de Pleumeur-Bodou, le Village Gaulois a été victime à trois reprises d'un incendiaire. L'homme, un marginal qui avait été un temps hébergé par la structure associative, a été arrêté le 3 juin dernier. En comparution au tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, il a écopé de 5 ans de prison, dont trois ans de suivi socio-judiciaire. Il est retourné en détention.

L'essentiel du jour : notre sélection exclusive
Chaque jour, notre rédaction vous réserve le meilleur de l'info régionale. Une sélection rien que pour vous, pour rester en lien avec vos régions.
France Télévisions utilise votre adresse e-mail afin de vous envoyer la newsletter "L'essentiel du jour : notre sélection exclusive". Vous pouvez vous désinscrire à tout moment via le lien en bas de cette newsletter. Notre politique de confidentialité

"Il y a eu trois incendies parce que je suis un mauvais incendiaire". À la barre du tribunal correctionnel de Saint-Brieuc, l’homme de 51 ans tente d’expliquer son geste. Parfois un peu maladroitement.

Un ami de 30 ans

Pendant son adolescence, il avait été bénévole dans le Village Gaulois de Pleumeur Bodou. Il était devenu l’ami du directeur actuel. En 2020, sans ressource, il avait trouvé refuge dans le parc. En échange de petits services pour l’entretien et la surveillance, il avait obtenu l’autorisation de s’y installer gratuitement.

Les premières années, tout se passait parfaitement racontent les bénévoles et puis, il a pris ses distances, adressant de moins en moins la parole aux uns et aux autres. Et quand au printemps, on lui a demandé un coup de main supplémentaire, l’homme s’est fâché. "Il a pris cela pour de l’esclavage" expliquait le procureur de Saint-Brieuc au moment de son interpellation.

Et quand le directeur lui a donné quinze jours pour quitter les lieux, il a allumé des incendies. Un premier feu, le 14 avril, puis un second dans la nuit du 12 au 13 mai et un dernier le 29 mai.

"Je souhaitais la destruction complète du village" explique l’homme de 51 ans. "Il en voulait au directeur plaide son avocate. Pour lui, c’était la fin d’une amitié de 30 ans."

Les flammes ont effectivement tout ravagé. "Ma réaction a été disproportionnée, consent le prévenu. Je m’excuse auprès des bénévoles du Village."

Lire : Incendie du Village Gaulois. "C'est un malin, il est très intelligent", ce que l'on sait de la personnalité du suspect, jugé aujourd'hui

Une vie solitaire

 

L’homme vivait seul dans le Village. Il s’y était installé un petit campement. Il ne bénéficiait d’aucune aide sociale, n’était enregistré nulle part, n’avait apparemment aucun revenu. Il ne disposait ni de téléphone, ni de carte de crédit. Pour se nourrir, il chassait et pêchait dans le parc.

Selon les experts, il ne présente aucun trouble psychiatrique et n’est pas pyromane

Après les premiers incendies, l’homme était resté dans le parc. Il se dissimulait dans une cache sous un tronc d’arbre. Il a finalement été interpellé le 3 juin. 

Cinq ans de prison

Le prévenu a été condamné à cinq années de prison et à trois années de suivi socio-judiciaire assortie de deux ans d'emprisonnement en cas de non-respect. Il écope en outre d’une obligation de travail, de soins et d'indemnisation des victimes.

Pour le Village Gaulois, c’est un soulagement. "On espère pouvoir commencer à se reconstruire", indiquent les membres de l’association.

Le Village lui, sera long à rebâtir. Une nouvelle audience, au civil, est prévue le 15 novembre pour établir le préjudice.

Le Village Gaulois est une association qui envoie chaque année 70 000 euros au Togo pour financer les écoles. Cette année, le Village Gaulois ne pourra pas y faire parvenir d’argent.

( Avec Aurélie Crété)

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité