La justice rejette le recours de la famille de Thierry Morfoisse, demandant que l’intoxication aux gaz des algues vertes soit reconnue comme étant liée à la mort de ce chauffeur de 42 ans. L'association de lutte contre les algues vertes s'insurge.
La colère est lourde pour la famille de Thierry Morfoisse et pour les militants en lutte contre les algues vertes qui polluent les plages de Bretagne. La cour d’appel du tribunal de Rennes a rejeté le recours de la famille de Thierry Morfoisse. Elle demandait que l'exposition à l'hydrogène sulfuré produit par les algues vertes qu'il transportait soit reconnue comme cause de son décès en 2009.
Thierry Morfoisse, 48 ans, s'était effondré en juillet 2009 alors qu'il ramassait des algues vertes. Pour la justice, le chauffeur qui avait respiré pendant des heures l'hydrogène sulfuré dégagé par ces algues en décomposition est mort d’un infarctus du myocarde sans lien avec les algues qu’il transportait près de Binic (Côtes d'Armor).
En 2018, le tribunal des affaires de sécurité sociale de Saint-Brieuc avait reconnu en 2018 que le décès de Thierry Morfoisse était un accident de travail, sans le lier aux algues vertes.
“Si les marées vertes n’ont jamais tué des hommes, pourquoi s’en inquiéter ?”
André Ollivro, de l'association de défense des victimes des marées vertes
“À la peine, s’ajoute le déni” réagit Yves-Marie Le Lay. Le président de l'association Sauvegarde du Trégor Goëlo Penthièvre réagit dans un communiqué publié ce 5 octobre 2023.
“Si les marées vertes n’ont jamais tué des hommes, pourquoi s’en inquiéter” s’insurge André Ollivro qui se bat contre cette pollution. “Pourquoi depuis ce décès équiper tous les ramasseurs d’algues de masque à gaz et de détecteurs ?”
L’association des victimes des marées vertes dans son communiqué s’interroge, “les marées vertes ne peuvent pas être dangereuses sur le terrain et anodines dans les tribunaux. Pourquoi condamner cette pollution toxique si on ne lui reconnaît aucune victime ?”
Dans une décision rendue le 18 juillet 2023 par le tribunal administratif de Rennes l'Etat s'est vu imposer un délai contraint pour renforcer la lutte contre les algues vertes en Bretagne.