La crise sanitaire a eu un impact sur le milieu associatif, avec un recul du nombre des bénévoles. La situation tend aujourd’hui à se rééquilibrer mais le renouvellement des bénévoles est parfois compliqué alors qu'un tiers des présidents ou présidentes d’associations sont âgés de plus de 65 ans.
Depuis 1992, c'était un évènement prisé des Côtes-d'Armor. La course "La Pierre Le Bigaut - Mucoviscidose" à Callac réunissaient encore 7000 cyclotouristes en juin dernier. Désormais, ce rassemblement tout comme la Rando Muco à Belle-Isle-en-Terre sont des événements du passé, faute de bénévoles.
"C’est une lourde décision, admet Daniel Bercot, co-président de l'association "La Pierre Le Bigaut-Muco". On mesure la dimension qu'avaient prise nos événements sur le territoire. Au-delà de la lutte contre la mucoviscidose, c'étaient des événements qui amenaient de la vie sociale, culturelle, de la vie tout court", déplore-t-il. Cet arrêt nous a été imposé, car nous n’avons pas trouvé de successeur pour nous remplacer et prendre en charge l’organisation de ces événements."
"Ça fait 43 ans de ma vie que j’ai consacrée à la mucoviscidose mais pas envie d’en faire trop et me ménager un peu. Peut-être que le fait d’avoir arrêté, ça va peut-être soulever des interrogations"
Daniel Bercotco-président de La Pierre Le Bigaut-Muco
Le bénévole assure qu'il y aura un autre évènement à la place, mais pas de la même forme et même ampleur que cette épreuve cyclo sportive. "J'ai consacré 43 ans de ma vie à la mucoviscidose, mais je n'ai pas envie d’en faire trop et je souhaite me ménager un peu. Peut-être que le fait d’avoir arrêté, ça va peut-être soulever des interrogations et probablement nous permettre d’avoir d’autres perspectives", espère Daniel Bercot.
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Fatigue et usure
Il reconnaît une "charge mentale lourde" à porter et "énormément d'énergie" dépensée pendant ces trois décennies à organiser la PLB à Callac.
Cette difficulté pour attirer des bénévoles n'est pas un cas isolé, c'est ce que constate Loïc Toupin, Président de France Bénévolat Côtes-d'Armor, dans ses contacts réguliers avec les associations du territoire. "Les bénévoles qui viennent nous voir nous disent : "je veux me rendre utile, donner du sens à ce que je fais, mais je ne veux pas prendre de responsabilités, avoir de charge mentale supplémentaire. J’en ai eu beaucoup dans mon travail passé et maintenant je ne veux pas de ça. Je veux rendre service quand il faut, mais mon engagement se limitera à ça."."
Difficulté pour passer la main
Il constate une usure et une fatigue, notamment chez les présidents d'association sur qui la charge de travail pèse beaucoup. Un tiers des présidents sont aujourd'hui âgés de plus de 65 ans. Loïc Toupin constate un retrait de ces bénévoles depuis la crise Covid. Mais quand ces personnes ne se retirent pas, il est aussi parfois difficile de passer la main.
"La préparation de la succession n’est pas facile dans le quotidien, on est dans l’action, dans l’associatif et donc on n’a pas forcément cette réflexion-là. On est quelques fois sur l’humain ou l’association. C'est le bébé du président !"
En 2021, la Bretagne comptait plus de 80 000 associations selon les chiffres de la région.