Le sort du collège Pier An Dall de Corlay est entre les mains de la juge des référés du tribunal administratif de Rennes. L'association "Maintien du collège de Corlay", la mairie et des parents d'élèves demandent de suspendre la décision du conseil départemental des Côtes d''Armor. Il avait acté la fermeture du collège au 31 août 2024.
L'association "Maintien du collège de Corlay pour une ruralité vivante", la mairie et des parents d'élèves ont demandé à la juge des référés du tribunal administratif de Rennes, ce jeudi 22 février 2024, de suspendre les effets de la décision du conseil départemental des Côtes-d'Armor qui avait acté la fermeture du collège Pier An Dall de Corlay (Côtes-d'Armor) au 31 août 2024.
Pour rappel, une "session extraordinaire" s'était tenue au Conseil départemental des Côtes-d'Armor, le 18 décembre 2023, pour fixer le sort du collège : la fermeture de l'établissement scolaire avait été actée à la fin de l'année scolaire 2023-2024, après plusieurs mois de débats.
Mais l'association, la commune de Corlay et deux mères de famille avaient saisi en urgence la juge des référés du tribunal administratif de Rennes d'une demande de suspension des effets de cette décision.
De nombreuses personnes ont d'ailleurs fait le déplacement à Rennes ce jeudi 22 février 2024 pour assister à l'audience, et notamment des "mères de famille contraintes et forcées de revoir leur projet de vie" alors que leurs enfants sont "bouleversés", a plaidé leur avocate. Me Pauline Désert a aussi des craintes pour "tout le tissu économique local" de cette commune de 1.000 habitants.
"Aucune logique comptable"
Pour elle, il y a en effet "un doute sérieux" sur la légalité de cette décision, puisque les convocations ont été reçues "le 14 décembre", c'est-à-dire quatre jours avant les débats, un délai "trop court" pour "saisir les enjeux" et "poser les questions méritées".
"À l'horizon 2035, Saint-Nicolas-du-Pelem perd vingt élèves et Corlay en gagne dix", a d'ailleurs fait remarquer l'avocate. Il n'y a donc, selon elle, "aucune logique comptable" dans cette décision, d'autant que les conditions d'enseignement y sont "privilégiées", à "18 par classe".
"On comprend que la décision ait un impact sur les habitants, mais il faut rappeler que Corlay et Saint-Nicolas-de-Pelem sont les deux seuls collèges du département à avoir moins de 80 élèves", a objecté l'avocate du Département. Il fallait donc "prendre une décision", dans un souci de "bonne gestion des deniers publics". Les bâtiments des deux collèges "nécessitent reconstruction" et à Saint-Nicolas-de-Pelem, "l'emprise foncière est plus grande".
Sur le fond, "tous les élus ont reçu la convocation accompagnée du rapport avec le dispositif du projet de délibération", a assuré l'avocate du conseil départemental des Côtes-d'Armor. "47 % des enseignants sont contractuels à Corlay", un chiffre "très au-delà" de ceux de l'académie de Rennes, a aussi complété le rectorat, favorable à la fermeture.
"Des effectifs nombreux vont permettre une dotation globale horaire plus importante et donc de stabiliser les équipes". Pour le rectorat, "le but est l'attractivité des personnels éducatifs et administratifs" qui permettra de "créer des options". La juge des référés rendra son ordonnance d'ici une semaine.
SG/CB (PressPepper)