Le conseil départemental des Côtes-d'Armor vient d'annoncer la suppression de 60 postes. Une mesure choc pour limiter son déficit et éviter une mise sous tutelle de l'État.
C’est la première fois que le département des Côtes-d'Armor prend une telle mesure. 60 postes d’agents en moins dans les trois ans à venir pour anticiper un budget mis à mal.
Le marché de l'immobilier plombe les comptes
Les dépenses sont en hausse, à cause d’une population de plus en plus âgée et de plus en plus pauvre. Les recettes sont en baisse.
"Nos recettes sont fondées sur les droits de notaire. C'est-à-dire que quand quelqu'un achète ou vend une maison, il paie des droits au notaire. Or le marché immobilier depuis quelques années connait de grosses difficultés donc nos recettes indexées sur ce marché diminuent également " explique Jean-Marie Benier, Vice-président socialiste aux ressources humaines et au dialogue social.
Résultat : 40 millions de recettes en moins, en deux ans.
Les 60 postes supprimés, eux, représenteront trois millions d’économies.
60 postes supprimés non identifiés
Les élus ne savent pas quels postes seront supprimés. Ils souhaitent épargner les services des routes, des assistants familiaux et des collèges.
De leur côté, les syndicats regrettent la méthode sans concertation.
"On a l’impression que ça répond à l’actualité du moment. La semaine dernière, d'après le gouvernement, les collectivités étaient toutes déficitaires et portaient une responsabilité [dans la situation économique nationale - NDLR]. La seule variable d'ajustement ce sont les agents. C'est triste !" réagit, amer, le secrétaire CFDT de l'Intercommunalité des Côtes-d'Armor.
Et Daniel Rablat de relever que "ces mêmes politiques locales critiquent le gouvernement quand il fait cela".
Quand l’assemblée départementale a été élue en 2021, elle avait créé 35 postes. Trois ans après, elle en supprime donc 60 et entend réfléchir à d’autres mesures pour éviter d'aggraver le déficit et une mise sous tutelle de son budget par l’État.
De nombreux conseils départementaux au bord de l'asphyxie
La situation économique du conseil départemental des Côtes-d'Armor n'est pas une exception. En France, de nombreuses collectivités sont dans le rouge.
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En Ille-et-Vilaine, le président du conseil départemental, Jean-Luc Chenu alerte depuis plusieurs mois sur la situation des finances devenue intenable.
Après une perte de 51 millions d'euros de recettes en 2023, le département brétillien a révélé des pertes supplémentaires de 17 millions d'euros au 31 mai 2024. La collectivité a ainsi annoncé la mise en place d'un nouveau plan d'économies.
Avec Sylvaine Salliou