Les poules toujours privées de sortie en Ille-et-Vilaine et dans le Morbihan. Pourtant certains éleveurs ont décidé de désobéir. Rencontre avec l'un d'entre eux.
250 poules pondeuses gambadent dans l'herbe parsemée de marguerites. Des poules hors la loi. L'élevage situé dans une zone, où le risque de grippe aviaire est jugé élevé, a l'obligation d'enfermer ses animaux. Décision des préfectures.
Malgré un nombre d'élevages contaminés très faible (2 en Ille-et-Vilaine et 3 dans le Morbihan en date du 11/05/2022), la vigilance reste de mise à cause de "la persistance de cas dans la faune sauvage et par une contamination forte de l’environnement par le virus", justifie la préfecture du Morbihan.
"Du naturel avec les animaux dehors"
Mais cet éleveur, qui souhaite rester anonyme, en a décidé autrement. Il a bien essayé de suivre les consignes pendant un mois, mais "les poules se battaient, il y avait de la plume partout."
Il assure même avoir trouvé des poules mortes. Et puis cette conception de l'élevage ne lui correspond pas. Lui, préfère "faire autre chose, de naturel où les animaux sont dehors".
Les poules picorent
"Les animaux s'adapteront aux nouveaux virus ou nouvelle bactérie pour se défendre, ce sont des règles naturelles", assure-t-il, en regardant ses poules gratter la terre à la recherche de nourriture.
"C'est un retour aux sources. On les voit évoluer, poursuit-il. Et puis ça crée des échanges aussi bien pour le sol que pour les animaux. On a des sols plus autonomes et plus productifs."
Quand on l'interroge sur sa (mauvaise) conscience, la réponse fuse : "les principaux élevages touchés sont ceux où les animaux étaient enfermés. Je n'arrive pas à comprendre comment des animaux enfermés sont plus sensibles que des animaux en extérieur."