Un Briochin de 33 ans est soupçonné de trafic de cocaïne et de proxénétisme de mineures entre janvier 2023 et mars 2024. Sa demande de mise en liberté a été rejetée ce vendredi 25 octobre par la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes.
C'est un endocrinologue pédiatrique qui avait donné l'alerte. En juillet 2023, ce dernier reçoit une adolescente de 17 ans qu'il soupçonne d'être "victime de maltraitance et de proxénétisme" de la part de son compagnon, un homme âgé de 33 ans, habitant le centre-ville de Saint-Brieuc et déjà condamné à cinq reprises pour des faits de vol et d'escroquerie.
Un mois plus tard, un renseignement anonyme dénonce de nouveau ce Briochin, habitant la rue de Gouédic, pour des faits de trafic de stupéfiants cette fois.
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Pour consommer de la cocaïne, de nombreuses personnes se rendaient en effet chez celui qui se faisait surnommer "Bébé". Placé sur écoutes, ce ressortissant roumain avait reçu "de nombreux appels vocaux de clients au sujet de la revente". Son véhicule, géolocalisé en temps réel par des enquêteurs, était utilisé pour stocker la drogue et l'argent du trafic.
Un skipper pour remonter de la drogue des Antilles
Père d'un enfant pour lequel les services sociaux avaient déjà reçu un signalement, l'homme est épaulé par plusieurs personnes, dont sa petite amie mineure : elle "stockait et revendait chez sa mère" jusqu'à son départ du domicile familial en septembre 2023, selon les enquêteurs.
Une autre femme aurait pour sa part servi de "charbonneuse" pour irriguer Saint-Brieuc, Plérin ou encore Trégueux. Elle servait pour sa part d'intermédiaire entre le prévenu et ses amis toxicomanes et assurait aussi la logistique du trafic.
Avec elle, le Briochin cherche à importer des stupéfiants : en septembre 2023, grâces aux écoutes des différents appels avec les fournisseurs, les enquêteurs découvrent qu'il cherche un skipper pour assurer un voyage en bateau et ainsi ramener de la drogue des Antilles.
Le 24 septembre 2023, il est aperçu en compagnie d'un navigateur chargé de remonter le bateau plein de cocaïne.
Des passes contre de la cocaïne
Entre temps, la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco) a récupéré une partie du dossier : le Briochin ferait partie d'un groupe de huit personnes mises en examen qui auraient participé au convoyage de voiliers depuis la Barbade au cours desquels deux marins sont décédés, selon la présidente de la chambre de l'instruction de la Cour d'appel de Rennes.
Parallèlement, l'adolescente qui avait fait l'objet d'un signalement de la part du médecin finit par pousser les portes du commissariat de Saint-Malo le 3 janvier 2024 : elle se dit "victime de proxénétisme" de la part du Briochin et de son frère.
Cela se faisait en échange de "cocaïne", précise sa sœur. Les passes pouvaient, selon l'adolescente, monter jusqu'à "dix clients par jour".
Interpellé et placé en garde à vue, "Bébé" assure qu'il n'était qu'un "simple consommateur" et reconnaît seulement être descendu avec un pêcheur en Espagne.
Face au juge d'instruction, il assure aussi qu'il n'a jamais forcé l'adolescente à se prostituer, expliquant qu'elle était seulement "amoureuse de lui"... Il admet avoir eu des relations sexuelles avec elle, mais nie l'avoir violentée ou prostituée en dépit de quelques "insultes".
Ce vendredi 25 octobre 2024, la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Rennes a refusé sa demande de mise en liberté.
