Après la découverte de tags nazis sur plusieurs façades de Rostrenen, ce dimanche 21 mai, le maire de la ville, le Secours Populaire et l'union locale CGT ont porté plainte.
Les locaux municipaux qui hébergent l'union locale CGT et l'antenne du Secours populaire à Rostrenen, dans les Côtes d'Armor, ont été dégradés, dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 mai 2023, par des inscriptions à connotation nazie. On peut voir, à la peinture rouge, des sigles "SS", des croix celtiques ou encore une croix gammée.
Référence à Hitler
Ce dimanche, le maire de Rostrenen, Guillaume Robic, est contacté par des habitants pour des tags sur la vitrine d'un commerce, et non loin de là, place du général De Gaulle, il découvre des inscriptions nazies sur des bâtiments municipaux.
Les propriétaires du commerce, qui l'ont ouvert à Rostrenen, il y a une quinzaine d'années, effacent immédiatement ces tags, consternés à l'idée que des passants puissent les lire.
Sur le bâtiment municipal, une vitre a été brisée et on peut lire les chiffres 14 et 88, une référence à Hitler : le 14 renvoie à une phrase de 14 mots qui énonce, en anglais, l'ordre de "protéger la race blanche". Elle est utilisée dans les milieux suprémacistes américains. Et le 88 renvoie à la lettre H, huitième lettre de l'alphabet : HH pour "Heil Hitler".
Contacté par téléphone, le maire de Rostrenen alerte sur la violence de ces symboles nazis. "ll y a aussi une croix celtique écourtée, ce n'est pas un symbole accessible à tous, explique-t-il. Soit ce sont des gens très initiés, soit ce sont des gens qui ont accès à ces symboles par les publications sur internet."
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Guillaume Robic s'inquiète aussi de la cible des tags : la CGT et le Secours Populaire, qui ont été victimes du nazisme durant la Seconde guerre mondiale, y compris pour des faits de résistance dans la région de Rostrenen, dans le centre Bretagne.
"Des ennemis de la République"
"Ça devrait être des actes unanimement condamnés. Aujourd'hui, je trouve que les réactions sont moins fortes et moins coordonnées qu'avant, alors que le risque pour la démocratie est immense. Si on laisse faire ces actes-là, la suite, c'est quoi ?" déplore le maire de Rostrenen.
Ces derniers mois, le maire, qui n'est pas inscrit dans un parti politique, avait apporté son soutien aux élus de Callac, commune située à 27 km de Rostrenen, qui portaient un projet d'accueil de familles de réfugiés, aujourd'hui abandonné après que des conseillers municipaux et le maire de Callac ont reçu des menaces de mort.
Guillaume Robic ne sait pas s'il faut faire le lien avec Callac, mais il réclame une réponse forte des élus locaux et de l'Etat, soulignant que "les gens qui ont fait ça sont des ennemis de la République".