Le détenu brestois radicalisé qui s'était évadé le 16 mai 2018 avant d'être arrêté en Espagne quinze jours plus tard, a été condamné à deux ans de prison ferme
Le tribunal correctionnel de Brest l'a reconnu coupable "d'évasion par violence en récidive" et condamné à deux ans de prison avec maintien en détention. Le parquet avait requis 4 ans de détention.
Son ami d'enfance, avec qui il avait fui avant d'être arrêté en sa compagnie dans le Pays basque espagnol, a lui écopé d'un an et demi de prison pour "complicité d'évasion". Sa compagne a été relaxée.
Multi-récidiviste
"Cela reste une peine sévère compte tenu des faits reprochés même si le tribunal est revenu à une plus juste mesure", a réagi son avocat Me Sami Khankan. Anthony Pondaven, 22 ans, est un "enfant de la prison, avec 23 mentions au casier judiciaire, dont 19 par un tribunal pour enfants", a ajouté Me Khankan, précisant que son client n'avait passé que 21 mois en liberté depuis ses 15 ans pour des faits de petite délinquance. A l'audience, il avait déclaré vouloir "prendre des vacances".Évasion lors d'un transfert à l'hôpital
Écroué à la maison d'arrêt de Brest et "fiché S" en raison d'une "tendance à la radicalisation" après sa conversion à l'islam, le Breton avait profité d'un transfert médical pour fuir à son arrivée à l'hôpital, avec un complice à bord d'une voiture. Il avait déjoué la vigilance des deux agents pénitentiaires qui l'accompagnaient en faisant mine de refaire ses lacets.Fiché S
Originaire de Landerneau (Finistère), Anthony Pondaven n'a jamais été condamné pour des faits de terrorisme ou d'apologie, et ne tenait pas de discours rigoriste, mais il était suivi au titre de la radicalisation islamiste en prison et faisait l'objet d'une fiche S. Avant son évasion, il avait été placé en détention provisoire le 13 novembre 2017 pour "vol par escalade dans un entrepôt" et a été condamné à 2 ans de prison pour ces faits.L'évasion était intervenue quatre jours après un attentat jihadiste au couteau à Paris, qui avait fait un mort et cinq blessés. Un contexte qui, selon son avocat, a beaucoup joué en sa défaveur. "C'est un dossier disproportionné du fait de sa médiatisation à l'époque, notamment du fichage S. Il y a 16 niveaux de fichés S, le premier étant le plus dangereux, et mon client était de niveau 13, moins dangereux qu'un opposant à Notre-Dame-des-Landes", a déclaré Me Khankan.