Samedi 7 septembre, un challenge de pêche, plutôt original, était organisé en rade de Brest. Les participants étaient invités à pêcher un maximum de requins émissoles tachetées, afin d’améliorer les connaissances sur leurs déplacements et de mieux les protéger.
Gaël et Raphaël n’avaient jamais pêché de requins émissoles jusqu’à ce matin. Ils pêchent rarement en rade de Brest et sont venus spécialement pour le concours. Le principe : marquer le maximum de poissons de cette espèce mal connue.
En deux heures, ils en ont déjà pris une bonne quinzaine, et manifestement l'expérience leur plaît.
"Ce sont des poissons lourds qui donnent des gros coups de tête, c’est un peu comme le bar, mais un peu plus costaud encore, c'est sympa " s'enthousiasme Raphaël Brunias.
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En plus du marquage, il faut peser, mesurer et photographier chaque prise avant de la relâcher. Les deux pêcheurs amateurs qui sont aussi aquaculteurs, apprécient de pratiquer leur activité de loisir tout en aidant la science : "pour nous, c'est une évidence. Si on peut, en plus de s'amuser, donner des données intéressantes à la science, ce n'est que bénéfique ! " s'exclame Gaël Mielle.
La rade de Brest : une zone essentielle pour le requin émissole
La contribution des pêcheurs de loisirs est une aide précieuse pour l’APECS, à l’initiative de la journée. L’association pour la conservation des poissons sélaciens, c’est-à-dire les raies et les requins, mène une étude pour en savoir davantage sur ce petit requin présent dans la rade.
"C’est un regroupement saisonnier de femelles. A priori ça pourrait être une zone hyper importante pour l'espèce. Soit une zone ou les femelles viennent passer du temps tranquillement avec de la nourriture pour faire grandir leurs petits, soit une zone potentiellement pour la mise bas, c'est ce qu’on va essayer de découvrir" explique Alexandra Rohr, chargée de mission à l'APECS.
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Pour le savoir, il faudra que les poissons marqués aujourd’hui soient recapturés et que les pêcheurs les signalent.
Trente-six amateurs ont participé au challenge coorganisé par la société Brestfishing qui organise des sorties pêche. Ils ont ainsi permis d'identifier 300 émissoles, toutes relâchées rapidement dans leur milieu naturel.