Le budget de l'Institut polaire français Paul-Émile Victor (IPEV) sera "complété" de trois millions d'euros, en 2023, pour faire face à la flambée des coûts de l'énergie qui grève ses finances, annonce l'organisme public dans un communiqué.
Ces trois millions d'euros "seront issus du fond de compensation mis en place par le gouvernement pour aider les organismes de recherche et établissements d'enseignement supérieur et de recherche à faire face à la hausse de leurs dépenses énergétiques" précise l'Institut polaire français Paul-Emile Victor (IPEV), dans un communiqué rendu public ce 8 novembre 2022.
Cela doit permettre à l'IPEV, basé à Plouzané, près de Brest, "de mener à bien ses missions de soutien logistique, de maintenance en conditions opérationnelles des bâtiments, de fourniture d'équipements et de moyens de transports des stations et refuges polaires au service de la recherche scientifique française" ajoute-t-il.
Soutien logistique à la recherche française, l'IPEV permet chaque année à 320 scientifiques de mener leurs travaux sur les pôles. Mais l'essentiel de ses moyens est absorbé par deux stations en Antarctique : celle de Dumont d'Urville, près de la côte de la Terre Adélie, et celle de Concordia, à 1.100 km à l'intérieur des terres.
Rénovation des stations antarctiques
La flambée du prix des hydrocarbures menaçait la viabilité de la base franco-italienne Concordia, chauffée au fioul et ravitaillée depuis la côte par des raids de tracteurs tirant des caravanes et des conteneurs de denrées.
"En 2022, les surcoûts dus aux hydrocarbures, au fret maritime, aux transports aériens et aux quatorzaines liées à la lutte contre le Covid-19 ont conduit l'Institut polaire français à combler un déficit budgétaire de plus de 3,7 millions d'euros" souligne l'IPEV. Sans augmentation de la subvention, l'Institut se préparait à réduire ses activités" rappelle-t-il.
L'Assemblée nationale avait adopté en commission deux amendements pour augmenter le budget de fonctionnement de l'Institut et son plafond d'emploi. Mais ces amendements ont été annulés par le recours au 49.3 pour l'adoption du projet de loi de finances 2023.
Le 2 novembre, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la recherche Sylvie Retailleau a cependant annoncé un soutien complémentaire au budget de l'Institut.
En avril dernier, la France avait adopté sa première "stratégie polaire" afin de remédier au sous-financement de sa recherche scientifique dans ces régions cruciales pour l'avenir de la planète.
Des moyens devaient notamment être investis dans la rénovation des stations antarctiques Dumont-D'Urville (entre 60 et 66 millions d'euros) et Concordia (15 millions d'euros).