Dans quelques heures ils prendront le départ de Brest pour un redoutable tour du monde en solitaire à la barre de leurs géants des mers. Mais pour le moment Thomas Coville, Armel Le Cléac'h, Charles Caudrelier, Eric Péron, Tom Laperche et Anthony Marchand profitent des derniers moments avec leurs proches.
Les 6 skippers engagés dans ce premier "Arkéa Ultim Challenge Brest 2024" franchiront la ligne de départ à 13h30 précises en rade de Brest, pour un tour du monde qui les amènera à contourner les trois caps : Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn.
Seuls sur leurs géants des mers
Ils seront seuls pendant au moins 40 jours à la barre de leurs "géants des mers". Des voiliers de classe Ultim. C'est ce que l'on fait de plus grand dans le domaine de la course au large. Des bateaux qui peuvent faire jusqu'à 32 mètres de long et 22 mètres de large, et qui peuvent naviguer à plus de 40 nœuds (près de 75 km/h).
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Dernières étreintes avant le départ
En attendant de s'enfermer dans leur bulle, l'heure est aux derniers discours avec le public et aux dernières étreintes avec les proches.
Cela fait 30 ans que je m'y prépare
Eric PéronSkipper trimaran Adagio
8h30. C'est Eric Péron qui ouvre cette cérémonie du départ. "Cela fait 30 ans que je me prépare pour un projet de ce type et voilà on y est. Je vais tenter ma chance" dit le skipper qui va réaliser son premier tour du monde en solitaire. Et c'est sur un morceau de Queen, "Don't stop me now", tout un symbole, qu'Eric Péron rejoint ensuite son trimaran. Beaucoup d'émotion pour le navigateur finistérien qui embrasse sa famille et laisse couler quelques larmes avant de monter à bord.
Ce tour du monde en solitaire, je l'attendais depuis longtemps
Charles CaudrelierSkipper Maxi Edmond de Rothschild
8h45. Charles Caudrelier monte sur scène pour partager ses derniers moments à terre. Il affiche un visage serein. "C'est un honneur de naviguer sur des bateaux, une chance inouïe, confie-t-il. Ce tour du monde en solitaire, je l'attendais depuis longtemps". Il remercie son équipe qui a effectué "un travail énorme et je vais faire de mon mieux pour rendre hommage à ce travail" ajoute-t-il.
L'émotion, on n'y échappe pas quand on est sur le ponton de départ
Anthony MarchandSkipper Actual Ultim 3
9h. Anthony Marchand prend le micro pour un dernier au revoir. Il se dit "heureux" et souligne "le boulot de dingue, de folie" de son équipe. "On a une machine à la hauteur de nos ambitions et de nos espérances" dit-il. L'émotion monte d'un cran quand il salue sa famille. "L'émotion, on n'y échappe pas quand on est sur le ponton de départ en voyant ses proches" confie le skipper qui a su, ces dernières semaines, se préserver de toute pression inutile. Il mesure ce qui l'attend mais, ainsi qu'il le relate, "la course est extraordinaire certes mais elle le sera vraiment quand elle sera terminée et que j'aurai coupé la ligne d'arrivée".
Des journées comme ça, on n'en a pas beaucoup dans une vie
Tom LapercheSkipper trimaran SVR-Lazartigue
9h15. C'est au tour de Tom Laperche, arrivé la veille du départ à Brest, de monter sur scène. Le benjamin de la course (26 ans) affirme osciller entre émotion et appréhension. "Des journées comme ça, on n'en a pas beaucoup dans une vie" relève le skipper qui lâche des larmes avant de gagner le ponton. "J'ai récupéré du fromage et de la viande séchée de la part de Stève Ravussin" montre-t-il en agitant un petit paquet-cadeau qui lui a été remis par le navigateur suisse. Tom Laperche assure qu'il va profiter de tous les moments sur l'eau. "C'est merveilleux" affirme-t-il en montant sur son trimaran.
Cette course n'appartiendra qu'à nous 6
Thomas CovilleSkipper Sodebo Ultim 3
9h30. "On est arrivé au jour-J et pourtant, il va y en avoir 45 des jours-J pendant cette course" affirme Thomas Coville avant le départ. Le skipper, accompagné de son fils de 19 ans, se dirige vers le ponton sur les notes d'AC/DC, très applaudi. Il souligne la singularité de la course et "la magie" qui, selon lui, lie les 6 skippers engagés. "Cela n'appartiendra qu'à nous 6, dit-il. On restera les 6 sur la photo de cette première édition de l'Arkéa Ultim". Le doyen de ce tour du monde y croit toujours et confie qu'il a dormi "comme un bébé".
Cela va être une course de dingue
Armel Le Cléac'hSkipper Maxi Banque Populaire XI
9h45. Armel Le Cléac'h aka Le Chacal est le dernier skipper à monter sur la scène de cette cérémonie d'avant départ. Le navigateur de Saint-Pol-de-Léon avoue qu'il a déjà ses premières heures de course prêtes dans sa tête. "Je sais quelles vont être les premières manœuvres, je ferme les yeux et je vois ce que je vais faire pour mener mon bateau jusqu'au Cap Finisterre" relate-t-il. Il rappelle que les skippers s'apprêtent à gravir une montagne très haute. "On est les 6 premiers à tenter cette aventure. Cela va être une course de dingue".
Après les embrassades et les derniers adieux, les 6 skippers de l'Arkéa Ultim Challenge ont largué les amarres les uns après les autres. Direction le phare du Petit-Minou et le passage de la ligne de départ prévu à 13h30.
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