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VIDEO. Après la tempête Ciaran, retour sur la solidarité et les besoins d'aides suite aux dégâts : notre émission spéciale

Quatorze jours après le passage de la tempête Ciaran, la Bretagne, notamment la pointe du Finistère, affiche les traces de dégâts considérables. À 12h les équipes de France 3 Bretagne et de France Bleu Breizh Izel sont en direct de la caserne des pompiers de Châteauneuf-du-Faou (Finistère), où elles recueillent des témoignages poignants de cette tempête, analysent les conséquences et explorent les perspectives de reconstruction.

Dès 12h sur France 3 Bretagne, Maxime Guégnard présente l'édition spéciale avec la participation d'Antoine Michelin de France Bleu Breizh Izel ce jeudi 16 novembre depuis la caserne des pompiers de Châteauneuf-du-Faou (Finistère).

Avec eux, pour revenir sur cet épisode qui a marqué la Bretagne, l'adjudant Thomas Le Loupp, chef du Centre d'incendie et de secours de Châteauneuf-du-Faou, la commande Virginie Jouan du SDIS 29 et Nicolas Larvor, résident sur la commune.

Lire : "On sortira de la crise quand le dernier Finistérien retrouvera l'électricité". Tempête Ciaran, quelles conséquences et comment aborder la reconstruction ?

La plus forte tempête depuis plusieurs décennies

1.000 pompiers mobilisés au lieu des 300 habituellement dans le Finistère, les pompiers du SDIS 29 ont anticipé la tempête Ciaran, "des gardes étaient postés dans les 59 centres de secours du département" confie Virginie Jouan du SDIS 29.

Axes routiers bloqués, électricité coupée, la tempête a dévasté le département du Finistère. "On découvrait les dégâts petit à petit" témoigne Thomas Le Loupp, lieutenant et chef de centre d'Incendie de Châteauneuf-du-Faou.

"Avec le maire nous sommes allés vérifier que les résidents du centre de soins avaient bien de l'électricité via un groupe électrogène" se remémore le chef des pompiers de la commune. 

Répondre à tous les appels des sinistrés

Toitures envolées, arbres tombés, les sinistrés appellent les pompiers toute la nuit. "Il a fallu répondre à tous les appels, prioriser et assurer la continuité des missions urgentes quotidienne" détaille Virginie Jouan du SDIS 29.

Tous les pompiers de la caserne de Châteauneuf du Faou se sont rendus disponibles à temps complet du 1er novembre au vendredi 10 novembre. "Les équipes se sont mobilisées, les employeurs ont permis de libérer des salariés pompiers sur leur temps de travail" précise Thomas Le Loupp. "Cette mobilisation a permis de rendre possible l'ensemble de nos missions."

L'aide aux personnes fragiles

L'Ehpad de la commune de Châteauneuf du Faou a été sollicité par le maire. "Des personnes sous respirateur avaient besoin d'aide. Nous avions des chambres disponibles, je les ai mises à disposition immédiatement" assure Marine Prigent, la directrice du lieu. 

Sur plus d'une semaine, c'est 15 personnes qui ont bénéficié de l'accueil et des moyens de l'Ehpad pour garantir le suivi de soins. 

Deux semaines après la tempête Ciaran, une personne est toujours hébergée à l'Ehpad car "sans solution de logement digne" assure la directrice de l'Ehpad.

Les messages de solidarité par les ondes

La pointe Finistère sans téléphone ni électricité ou internet se rabat sur les ondes pour faire passer des messages. C'est par la radio que des maires ou des associations avertissent des possibilités d'aides, des élans de solidarités pour ceux qui en ont besoin.

Nicolas Larvor, radioamateur passionné a pu sortir sa CB pour émettre sur les ondes de Châteauneuf du Faou. "Quand plus rien ne passait, la CB était le meilleur outil de communication" s'amuse Nicolas Larvor.

Les véhicules de la police municipale, des centres de secours, des agents techniques ont été équipés avec ce système, car "quand plus rien ne passe, la CB passe". 

France Bleu Breizh Izel a ouvert l'antenne pour les Finistériens. "On ne savait pas trop comment mais on a démarré" se rappelle Antoine Michelin, animateur sur la radio. "On a ouvert dès la veille et dès minuit les premières familles appelaient pour prévenir des coupures de courant".  

Sans téléphonie ni électricité : Châteauneuf-du-Faou, une commune coupée du monde

Le maire de la commune s'est retrouvé sur le terrain, au poste de commandement communal dès 3h du matin ce 2 novembre. Par la tempête Ciaran, sa commune était alors coupée du monde. "Pas d'électricité, pas d'internet, pas de téléphone... le sentiment de me retrouver des années en arrière" témoigne Tugdual Braban, maire de Châteauneuf-du-Faou.


"Tout s'est joué ici à la caserne, il a fallu tout réinventer" assure Tugdual Braban qui souligne "la mobilisation exemplaire, formidable de toute la commune notamment pour venir en aide aux personnes en grande difficulté de santé".

Des aides d'urgence nécessaires pour les agriculteurs

"Nous avons pour au moins 100.000 euros de dégâts" soupire Adrien Wetzel. Ce maraîcher compte sur son assurance pour être indemnisé sur le matériel. "Pour nos revenus, nous avons vraiment besoin d'une aide d'urgence". Pour l'exploitant la situation est lourde, "sans aide d'urgence, j'arrête et je trouve du travail ailleurs".

En Bretagne 2154 exploitants ont été touchés par la tempête. Pour Jonathan Chabert, porte-parole de la confédération paysanne des Côtes d'Armor, "il faut des aides concrètes, des réponses précises pour repartir car certains sont prêts à jeter l'éponge".

Un fonds d'urgence exceptionnel pour la Bretagne a été annoncé ce 16 novembre par le ministre de la transition écologique.

Lire : Tempête Ciaran en Bretagne. Des annonces d'Emmanuel Macron au rétropédalage : les dessous d'un cafouillage

Après Ciaran les dégâts de la tempête sont considérables

  • Patrimoine

Après le passage de la tempête Ciaran qui a touché la Bretagne début novembre, la Fondation du patrimoine dresse un bien triste bilan. "Des toitures de maisons et d'églises sont fortement endommagées, des milliers d'arbres sont à terre et des édifices tout juste restaurés sont à reconstruire".

  • Foyers sans électricité


Près de deux semaines après le passage de la tempête Ciaran, quelques milliers de foyers restent toujours privés d'électricité en Bretagne dont la plupart dans le Finistère. Solidarité et système D sont de mise dans ce département. Mais certains sinistrés commencent à perdre patience.


Cédric Thomas, sa compagne et leur fillette de sept ans viennent de passer quatre nuits dans des chambres d'hôtel ou des locations meublées de tourisme. "On a passé toute la semaine à chercher un logement, mais on doit bouger tous les jours", se désole le Quimpérois.


Lorsque l'électricité est coupée chez lui, ce jeudi 2 novembre à 2 h du matin, au plus fort de la tempête Ciaran, ce père de famille est loin d'imaginer que l'incident va durer plus d'une semaine. "On vient de nous dire que le courant ne devrait pas être rétabli avant au moins deux semaines !"

  • La procédure de calamités agricoles engagée

Au Faou, la tempête Ciaran est un coup dur pour les pépiniéristes de la pointe bretonne, dont les serres et les plantes ont subi de plein fouet les assauts du vent. Beaucoup d'équipements par terre, des milliers de plants à déménager. Une situation difficile pour ces petites structures vulnérables.


"Le préfet du Finistère a engagé dès le lundi 6 novembre la procédure de calamités agricoles" annonce la préfecture dans un communiqué de presse. La promesse du président de la République, en déplacement en Bretagne en fin de semaine dernière suite à la tempête Ciaran, de faire reconnaître l'état de catastrophe naturelle et de calamités agricoles "partout où on pourra le faire" semble prendre forme progressivement.


"Nous sommes allés voir tous les agriculteurs touchés pour relever ferme par ferme les dégâts qu'ils ont subis", explique Dominique Cap, le président de l’Association des maires du Finistère. Nous sommes dans le factuel. "Les élus et techniciens sont sur le terrain auprès des agriculteurs qui sont aujourd'hui dans une grande détresse."


Les ostréiculteurs ont subi, eux aussi, les vents violents de la tempête Ciaran. Dans le Morbihan, l'heure est aux premiers constats. Si certains ont été relativement peu impactés, pour d'autres en revanche, c'est l'intégralité de leur parc à huîtres qui a été dévastée. Une situation compliquée à gérer qui va entraîner des frais imprévus et beaucoup de travail dans les semaines à venir.

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